Montréal enSanté MES V10N2 Printemps/Spring 2018 | Page 61

SANTÉ • HEALTH g Ces mots ne proviennent pas d’un sentiment de honte, mais plutôt de gg As I write this, I do not write from a place of shame, problème qu’est cet ignoble abus de pouvoir. Pourquoi avais-je peur de rui- silent and contributing to the problem of this vile abuse of déception envers moi-même d’avoir gardé le silence et ainsi contribué au but from a place of disappointment in myself for remaining ner la réputation de cet étranger? Pourquoi avais-je honte d’être victime de power. Why was I afraid of ruining this stranger’s reputation? cet abus? En repensant à ma décision, j’arrive à comprendre la force réelle qui est nécessaire pour dénoncer un cas d’agression sexuelle, même aussi « anodin » que le mien. Si moi, une « moins que rien » de 18 ans, je pouvais me sentir étouffée et effrayée de ruiner la réputation de cet autre « moins que rien », je ne peux imaginer ce que les célébrités ressentent lorsqu’elles accusent des producteurs importants ou des icônes américaines qui sont des figures paternelles. L’unité et le courage, c’est tout ce que nous avons. Ensemble, nous Why was I embarrassed of being the receiver of this abuse? As I reflect on my decision, I come to understand the true strength it takes to report a case of sexual harassment, even one as “trivial” as my own. If I as an 18-year-old nobody could feel stifled and afraid of ruining this other nobody’s reputa- tion, I can’t imagine what celebrities go through when accus- ing hotshot producers and “American dad” icons. Courage and unity is all we have. It’s true there is strength sommes plus puissants et nous devons utiliser le peu de pouvoir qu’il nous in numbers and we must utilize the little power we have to victimes d’agression sexuelle. Le blâme porté sur les victimes dépasse ment. Victim blaming goes far beyond external sources. It reste pour changer les choses considérablement, en commençant par les largement les sources extérieures. Il provient des victimes elles-mêmes, croyant qu’elles méritent ce qui leur arrive en raison des vêtements qu’elles portaient, de leur consommation d’alcool ou leur décision de rencontrer quelqu’un dans un endroit privé. Il faut garder le blâme sur l’agresseur, et non la victime. « Alors, est-ce que donner une accolade à ma consœur de travail consti- make a big change, starting with victims of sexual harass- stems from the victims themselves, believing that they de- served what happened to them based on the clothes they wore, their alcohol consumption, or their decision to meet someone in a private area. Keep the blame on the harassers, not the harassed. “So is giving my female co-worker a hug sexual harass- tue une agression sexuelle? Mon Dieu, je ne peux plus rien faire ici. » Si vous ment? Geez, I can’t do anything around here.” If you have dénonciations de cas d’agression, vous faites partie du problème. Le mou- rassment reports, you are part of the problem. The “Me Too devez vous poser cette question ou si vous êtes inquiet de la hausse des vement « Moi aussi » est un catalyseur pour le changement et la sensibili- sation qui balaye notre société, et nous, les « moins que rien », devons nous rappeler que notre courage n’est pas défini par des caméras de télévision. Faisant partie d’une génération de grands parleurs et d’assoiffés de jus- to ask that question or worry about the spike in sexual ha- Movement” is a catalyst for the change and awareness that is washing over our society, and us nobodies need to remember that television cameras do not define our courage. As a generation of big mouths and social justice seekers, it tice sociale, il en vient à nous de suivre l’exemple donné par les célébrités et is up to us to follow the examples being set by celebrities and nos histoires le sont aussi. En grandissant dans cette société en constante our stories. Growing up in this ever-progressive society, we de l’appliquer à nos vies de « moins que rien ». Nous sommes importants et évolution, nous pouvons empêcher le harcèlement sexuel de devenir nor- mal et de passer sous silence. Juste parce que les magazines à potins consi- dèrent que toucher les seins d’une fille dans le métro ne devrait pas faire la une, ça ne veut pas dire que ce n’est pas grave. Nous devons continuer à parler et pointer du doigt les harceleurs jusqu’à ce qu’ils comprennent que nous n’allons plus le tolérer. Ça peut vous arriver — mince, pas mince, homme, femme —, personne bring it back into the lives of nobodies. We matter and so do can stop sexual harassment from becoming normalized or swept under the rug. Just because celebrity gossip magazines and the like don’t find boob-grabs on the subway “breaking news,” it doesn’t mean it isn’t. We need to keep talking and pointing fingers at our harassers until they understand that we will no longer tolerate it. It can happen to you. No one is exempt — thin people, fat n’est à l’abri des « power trips » qui encouragent les agressions sexuelles. people, men, women — no one is safe from the power trip le pouvoir qui nous a été volé depuis trop longtemps. Nous sommes tous will be heard as long as we take back the power that has for Mais la voix des « moins que rien » sera entendue quand nous reprendrons quelqu’un aux yeux du harcèlement sexuel, et nous avons tous quelque chose à dire. M that enables sexual assault. But the voices of the nobodies so long been stolen from us. We are all somebodies in the face of sexual harassment, and we all have something to say. M Montréal enSanté se tourne vers une tranche démographique souvent diffamée et incomprise : les jeunes. Nous avons proposé à notre stagiaire de 20 ans de s’attaquer à certains sujets bouillants. Montréal enSanté turns to a much maligned and often misunderstood demographic: youth. We thought we’d get our 20-year-old intern to tackle some tough topics. SPRING 2018 MONTRÉAL enSANTÉ 59