Mon premier magazine Näss (Les gens) Version actualisée mai 2018 | Page 3
NASS (LES GENS)
CREATION 2018 POUR 7 DANSEURS
COMPAGNIE
MASSALA
FOUAD BOUSSOUF
NOTE D’INTENTION
Sept hommes exaltent la puissance du collectif dans une danse intense et acrobatique.
Leur moteur ? Le rythme ! Incessant, obsédant, il fait surgir l’ébullition et insuffle l’énergie aux
corps. Näss est un dialogue entre les danses et musiques traditionnelles d’Afrique du Nord,
qui ont bercé l’enfance du chorégraphe, et leur réécriture à l’aune des cultures urbaines qu’il a
découvertes et embrassées en France. À la lisière entre le profane et le sacré, entre la modernité
effrénée et l’attachement aux rites qui lui font encore rempart, Näss ose et confronte ces états de
corps contradictoires, et affirme le syncrétisme de la dimension populaire et urbaine de la danse
hip-hop. Elle interroge ses racines et propose de les replacer dans son cheminement jusqu’à
nos pratiques actuelles. Les cadences des danses traditionnelles marocaines et le mysticisme
de la tradition Gnawa, ont été des sources d’inspiration essentielles. Näss revêt donc une
dimension universelle, la quête permanente des hommes vers un ailleurs, spirituel ou physique
avec comme langage commun le rythme, celui qui unit et déplace les corps. Fouad Boussouf
revendique ainsi haut et fort une danse hip-hop connectée à ses racines tribales et africaines.
«L’histoire du célèbre groupe Nass el Ghiwane* des années 70 au Maghreb a été un élément
important dans mon inspiration. Les textes et le langage employé de ce groupe m’ont
rappelé l’étrange lien qui pouvait exister avec le courant contestataire du rap et la culture
hip-hop de cette même époque aux États-Unis. Dans leurs textes, j’ai découvert un hip-hop
plus incarné, empreint de traditions ancestrales, toujours vivace car profondément habité.
J’ai composé Näss comme un souffle, à la fois physique et mystique, qui me rappelle
la nécessité d’être solidement ancré à sa terre pour mieux en sentir ses vibrations.»
Fouad Boussouf
« Être un Ghiwane c’est d’abord une coutume ancestrale qui permet à des gens, reconnus pour
leur probité et leur faculté, de décrire avec simplicité le quotidien de la vie à travers les mots
et la gestuelle. Ces chantres et troubadours transmettaient de village en village leur sagesse,
grâce aux seuls moyens en leur possession, le théâtre sous forme de Halqa et la chanson. »
Khalid Benslimane, «L’Hâl ou La transe cabalistique du phénomène El Ghiwane», 2004
Halka : troupes qui se donnent en place pubique où ils forment des cercles de spectateurs (halka), à côté d’autres
cercles, conteurs, charmeurs de serpents, acrobates... Marrakech et la place Jemah el Fna perpétue touours cette
tradition.
* Le mot «näss» signifie «les gens» en arabe, en référence au célèbre groupe Nass el Ghiwane (Les gens bohèmes)
qui a fait connaître la culture gnawa dans les années 70 avec le mouvement hippie. Les textes poétiques et
anticonformistes ont valu aux membres du groupe plusieurs passages en prison, mais ont permis l’émergence du
rap marocain, porteur de textes engagés, en écho au modèle américain.
Teaser : https://www.youtube.com/watch?v=68WskOLE2qM&
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