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JAPON
M . Pierre Tuvi , Directeur Général SyVision Paris
Pouvez-vous nous resituer les étapes qui ont conduit au partenariat qui lie aujourd ’ hui le groupe Kraemer à ses salons japonais ? Il faut noter que Yannick Kraemer , du fait de sa présence en Chine et en Thaïlande , était intéressé par le marché japonais depuis pas mal de temps . Mais l ’ initiative vient des Japonais justement qui ont profité d ’ une visite en Corée , puis au Japon , en mai 2016 pour rencontrer un certain nombre de partenaires . De mon côté , je dirige un cabinet conseil , SyVision , très proche d ’ un certain nombre d ’ activités , dont la coiffure en partant des produits cosmétiques . Grâce à nos contacts au Japon , nous entretenons des relations avec une fédération de gérants de salons de coiffure qui ont pignon sur rue depuis une trentaine d ’ années . Ils se sont regroupés sous le label Japan Business Technical Association . Je savais que , depuis quelques années , ils étaient à la recherche d ’ un partenaire français . Pourquoi français ? Parce qu ’ ils sont tous marqués par la culture française et notamment le « french cut », le marché de la coupe française qui représente 10 % du marché japonais . Ça peut sembler peu , mais il s ’ agit d ’ un marché qui a tendance à se développer . Ils ont tendance à fonctionner entre eux au Japon , même s ’ ils ont été marqués par la personnalité de Bruno Pittini [ un grand monsieur de la coiffure internationale malheureusement décédé en 1995 , mais déterminant dans le parcours de Yannick Kraemer , ndlr ]. Comme ils étaient fortement imprégnés par la philosophie de Bruno , ils avaient développé la marque qu ’ ils ont baptisée Bruno en hommage , avec certains de ces salons appelés Bruno Rive Gauche .
Qu ’ est-ce qui dans cette philosophie les a tant marqués ? Pour en discuter souvent avec eux , ils me décrivent un homme exceptionnel qui a marqué les esprits . Bruno a su se montrer plus souple par rapport à une enseigne qui , à l ’ époque , pratiquait un management un peu dur à l ’ égard de ses franchisés . Par ailleurs , il a beaucoup fait pour développer ce style « french cut » au Japon avec son esthétique un peu déstructurée et sa finition un peu floue avec les mains . Loin de ces règles très contraignantes qu ’ on suit à la lettre près dans les manuels et qui empêchent toute créativité .
Comment se met en place le partenariat entre cette fédération et le groupe Kraemer ? Il faut le savoir , on ne peut pas fonctionner essentiellement entre Japonais au Japon , en pratiquant la « french cut » sans chercher à un moment à établir un partenariat français . Nous avons rencontré Yannick lors de son voyage en Asie qui nous a présenté sa propre philosophie , l ’ idée du rapprochement est née là . Concrètement , ces onze salons Bruno répartis dans l ’ ensemble du pays vont passer sous l ’ enseigne Kraemer . Le premier flagship [ vaisseau amiral , ndlr ] se situe à Fukuoka , une petite ville de près de 2 millions d ’ habitants [ rires ], très mode , très branchée . Les Japonais sont en train de communiquer sur la philosophie de Yannick Kraemer , ils ont organisé une conférence de presse en février pour annoncer le passage sous la nouvelle enseigne de ce salon en novembre . Les autres suivront d ’ ici 2019 …
Vous prenez le temps de le faire à pas mesurés … Oui , c ’ est nécessaire au Japon . Contrairement à la Chine par exemple , les consommateurs sont extrêmement sensibles au changement . Nous évoluons sur un marché exigeant . Il faut effectivement beaucoup communiquer en amont . Là , d ’ ici à 2019 , les onze salons seront passés sous l ’ enseigne Kraemer . Ensuite , on développera les salons franchisés .
En connaissant leur exigence , en quoi le concept Kraemer a séduit les Japonais spontanément au point de les voir s ’ engager dans un tel partenariat ?
La culture japonaise est une culture dans laquelle on valide l ’ homme avant même de valider le projet . Comme pour Bruno Pittini , ils ont été séduits par l ’ homme . Et puis , il faut le savoir , on pratique au Japon l ’ emploi à vie – depuis plus de 20 ans que je les connais , je constate qu ’ il n ’ y a quasiment pas de turn-over . Dans les mêmes conditions , on favorise donc des liens à vie . Quand on s ’ engage dans un business on s ’ attache à la dimension humaine de la personne avec qui on s ’ engage . Et puis , ils ont été séduits par la ligne de produits , la coloration avec les pigments . Ces shampoings colorants et ces nuances de couleur qu ’ on peut composer pour les consommateurs leur ont beaucoup plu . Enfin , le fait de leur permettre de participer à l ’ élaboration des collections et de favoriser la créativité en action sur le terrain , tout cela entre en résonance avec la dimension participative de la philosophie japonaise .
CORÉE DU SUD
Mme Eunjin Lee , Master-franchisé en Corée et Gérante Kraemer Korea Co ., Ltd .
Comment s ’ est faite la rencontre avec Yannick Kraemer ? J ’ étais à la recherche d ’ une marque de beauté française avec une connaissance . Par le biais d ’ un article magazine , j ’ ai découvert la marque Kraemer . J ’ ai pris contact avec le groupe et heureusement lors du 150 e anniversaire des relations franco-coréennes , Yannick Kraemer , le président du groupe , a visité la Corée . J ’ ai pu le rencontrer grâce à l ’ intervention de la Chambre du Commerce et de l ’ Industrie franco-coréenne .
Qu ’ est-ce qui vous a séduit dans le concept de la marque Kraemer au point de vous lancer dans une aventure commune ? La marque Kraemer se construit autour d ’ une coexistence tripartite entre le client , le salon et le coiffeur . J ’ y vois