MDT | Page 52

Tentations A lire Librairie Fahrenheit 451 - Hayet Larnaout Centre culturel de Carthage, Av. Habib Bourguiba, 2016 Carthage Téléphone : 71 733 676 Mémoires et contes de la Méditerranée L’émigration sicilienne en Tunisie entre XIXe et XXe siècles Alfonso Campisi- Flaviano Pisanelli Editions MC-Editions. La colonie d’italiens en Tunisie, vrais acteurs de la colonisation du pays ou réfugiés apatrides, bénéficiaires passifs de l’aubaine du colonialisme ? Persécutés par le colonisateur français, nationalistes voire fascistes ou héros malheureux, jouets de l’impérialisme italien ? Différents portraits peuvent être proposés selon le regard de l’observateur : les raisons qui ont amené à quitter la Sicile, la mixité sociale et linguistique, l’environnement interconfessionnel. Le départ de ces « Italiens d’Afrique » leur fait retrouver une patrie changée, inconnue ou indifférente à leur retour. 54 Extrait : La Goulette Les siciliens provenaient pour la plupart de la Sicile occidentale et spécialement de la région de Trapani, des îles Égades, Marsala (« marsa Allah », le port d’Allah), Mazara, Erice, Pantelleria (« Bent Riha », la fille du vent). Les Siciliens se mélangent aux Tunisiens sans grand complexe, mais pas aux Français ; ils constitueront donc, comme l’a dit Salmieri, le trait d’union ou bien le « cuscinetto » entre le colonisateur et le colonisé. Entre 1876 et 1885, plus de 5.000 Siciliens s’installeront à la Goulette. Ils dépasseront largement le nombre des indigènes. À ce chiffre, il faut ajouter le nombre de clandestins qui débarquait en Tunisie à travers des petites barques pour fuir la justice italienne. Les auteurs Alfonso Campisi, né à Trapani, professeur des universités en philologie romane et Italienne à la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de l’université de la Manouba. Flaviano Pisanelli, né à Rome, maître de conférences en études italiennes à l’ Université Paul Valéry de Montpellier. 55