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23 Inauguration du Salon à Chendu, en Chine en 2017 qui ne s’y prête pas. En tout cas, je juge cela un peu frustrant. Nous avons donc cherché à faire durer ce moment privi- légié, et lui donner un sens nouveau.  » Et pour cela, quoi de mieux qu’un peu d’intimité, dans un espace délimité, la chaleur d’une lumière tamisée et la mu- sique qui l’accompagne  ? Le nom qu’il donne à ce bac et ce siège d’un genre nouveau, le Palanquin, est lui aussi ins- piré de la culture asiatique : le Palanquin, autrement appelé “le lit des Rois”, cette chaise ou litière portée par des hommes pour les déplacements des figures impor- tantes. Aujourd’hui, encore le Palanquin orne bon nombre de salons à travers le monde. Yannick se souvient de ce jour où il se rend dans une grande foire inter- nationale de la coiffure, à Berlin. Que découvre-t-il au sommet de la structure tournante d’un piédestal monumental  ? Son Palanquin ! Des années plus tard, il contient avec difficulté la «  fierté  » qu’il ressent encore dans l’instant. Cette forme particulière de bac que Yannick conçoit pour l’instant de sham- pooing, ainsi que tous les réaménage- ments qu’il opère pour le salon de la rue des Serruriers, avec l’arrivée d’une magnifique porte balinaise, de paravents ainsi que des statues de bouddhas et de yogi acquis en Asie, servent à la réflexion globale, esthétique et philosophique, qu’il mène sur les instants d’intimité que vit la cliente en salon. Base d’une vision nouvelle et de son concept à destination des futurs salons. Mais loin de lui l’envie d’imposer cette vision à l’ensemble des salons franchi- sés. « La décoration c’est quelque chose qui évolue sans cesse. Mon concept a pour vocation, non pas de reproduire des modèles existants, mais de fixer des règles tout en laissant la possibilité à mes collaborateurs ou partenaires de s’exprimer.  » Il développe ainsi des repères de qualité, tout en favori- sant l’émulation. « Dans la plupart des réseaux de franchise, tout est centralisé, ce qui donne le sentiment de devenir de simples exécutants. C’est bien pour cela que je souhaite que chaque partenaire puisse participer aux collections, aux prises de vue et même au développement du concept. » On constate que sa pensée débouche sur une révolution marketing majeure  ; avec sa modestie légendaire, il tempère : « C’est une nouvelle manière d’envisager la relation de partenariat que le groupe entretient aux salons franchisés. C’est sans doute, admet-il, un plus par rapport à d’autres concepts. En même temps, nous gardons et déve- loppons ce qu’il y a de plus intéressant dans la franchise, et notamment le fait d’appartenir à une enseigne, de défendre les mêmes intérêts autour d’une identité commune. Chaque salon franchisé béné- ficie d’une communication et d’un mar- keting pensés à plusieurs. » Au bénéfice de tous, l'architecture de son concept, Yannick la fait reposer sur la formation, « pierre angulaire de l'édifice » et une charte clientèle précise.