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Inauguration du Salon à Chendu,
en Chine en 2017
qui ne s’y prête pas. En tout cas, je juge
cela un peu frustrant. Nous avons donc
cherché à faire durer ce moment privi-
légié, et lui donner un sens nouveau. »
Et pour cela, quoi de mieux qu’un peu
d’intimité, dans un espace délimité, la
chaleur d’une lumière tamisée et la mu-
sique qui l’accompagne ? Le nom qu’il
donne à ce bac et ce siège d’un genre
nouveau, le Palanquin, est lui aussi ins-
piré de la culture asiatique : le Palanquin,
autrement appelé “le lit des Rois”, cette
chaise ou litière portée par des hommes
pour les déplacements des figures impor-
tantes. Aujourd’hui, encore le Palanquin
orne bon nombre de salons à travers le
monde. Yannick se souvient de ce jour
où il se rend dans une grande foire inter-
nationale de la coiffure, à Berlin. Que
découvre-t-il au sommet de la structure
tournante d’un piédestal monumental ?
Son Palanquin ! Des années plus tard, il
contient avec difficulté la « fierté » qu’il
ressent encore dans l’instant.
Cette forme particulière de bac que
Yannick conçoit pour l’instant de sham-
pooing, ainsi que tous les réaménage-
ments qu’il opère pour le salon de la
rue des Serruriers, avec l’arrivée d’une
magnifique porte balinaise, de paravents
ainsi que des statues de bouddhas et de
yogi acquis en Asie, servent à la réflexion
globale, esthétique et philosophique,
qu’il mène sur les instants d’intimité que
vit la cliente en salon. Base d’une vision
nouvelle et de son concept à destination
des futurs salons.
Mais loin de lui l’envie d’imposer cette
vision à l’ensemble des salons franchi-
sés. « La décoration c’est quelque chose
qui évolue sans cesse. Mon concept a
pour vocation, non pas de reproduire
des modèles existants, mais de fixer
des règles tout en laissant la possibilité
à mes collaborateurs ou partenaires
de s’exprimer. » Il développe ainsi
des repères de qualité, tout en favori-
sant l’émulation. « Dans la plupart des
réseaux de franchise, tout est centralisé,
ce qui donne le sentiment de devenir de
simples exécutants. C’est bien pour cela
que je souhaite que chaque partenaire
puisse participer aux collections, aux
prises de vue et même au développement
du concept. » On constate que sa pensée
débouche sur une révolution marketing
majeure ; avec sa modestie légendaire,
il tempère : « C’est une nouvelle manière
d’envisager la relation de partenariat
que le groupe entretient aux salons
franchisés. C’est sans doute, admet-il,
un plus par rapport à d’autres concepts.
En même temps, nous gardons et déve-
loppons ce qu’il y a de plus intéressant
dans la franchise, et notamment le fait
d’appartenir à une enseigne, de défendre
les mêmes intérêts autour d’une identité
commune. Chaque salon franchisé béné-
ficie d’une communication et d’un mar-
keting pensés à plusieurs. » Au bénéfice
de tous, l'architecture de son concept,
Yannick la fait reposer sur la formation,
« pierre angulaire de l'édifice » et une
charte clientèle précise.