L'ÉCO, la revue de l'environnement du Saguenay Lac-saint-Jean Printemps 2017 | Page 8

Les sentinelles des lacs: des observateurs engagés et indispensables !

Rédaction:

L'équipe de l'OBV Lac-Saint-Jean

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Depuis 2014, plusieurs riverains s’impliquent en tant que Sentinelles des lacs. Ils sont responsables d’observer occasionnellement leur lac pour y détecter d’éventuelles problématiques qui méritent d’être colligées. Ces informations permettent de déterminer l’état du lac, de suivre son évolution à long terme, et de constater les changements. Finalement, cette connaissance permet d'agir.

L’histoire débute en 2014, lorsque l’OBV décide de mettre en place un réseau de riverains chargés d’observer les lacs : ce sont les Sentinelles des lacs. Un premier groupe de personnes a été contacté sur le bassin versant de la Belle Rivière, puis l’idée a fait son chemin. «C'est mon amie Éliane Larouche qui m'en a fait part en premier lieu» mentionne Mona Pageau. Éliane et Mona, résidantes au Grand Lac Sec à Hébertville, ont alors décidé de s'impliquer.

Pour Mme Pageau, il s’agissait d’une bonne occasion de recueillir et de transmettre aux personnes responsables les informations sur son lac. D’autant plus que personne ne peut avoir un meilleur regard sur l’état de santé d’un lac que ceux qui vivent sur ses rives. Les observations s’intègrent d’ailleurs très bien aux activités des riverains. «Les observations sont faites quand on se promène aux abords du lacs à pied ou sur l'eau dans une embarcation. […] Nous le faisons selon nos disponibilités et ça ne demande pas beaucoup d’efforts» précise Mona Pageau.

Mme Pageau explique que le rôle d’une sentinelle «consiste à observer s’il se produit des changements et à le noter dans un carnet». Parmi ces changements, d’éventuelles floraisons d’algues bleu vert sont surveillées, ainsi que les signes d’érosion, une surabondance de plantes aquatiques, la présence d’espèces envahissantes ou tout autre incident tel que des déversements d’hydrocarbure.

Les données transmises par une Sentinelle permettent de constituer une base de données très utile. Une année d’observation permet de détecter les problèmes majeurs, qu’ils soient ponctuels ou qu’ils soient le résultat d’une évolution lente, afin d’intervenir rapidement pour corriger la situation. La force du projet réside toutefois dans le suivi à long terme, puisqu’il permet d’établir l’état actuel du lac et de comprendre la dynamique de son évolution. Si d’une année à l’autre, par exemple, on observe une augmentation de la végétation aquatique, on peut agir pour prévenir ce vieillissement prématuré du plan d’eau et éviter la dégradation de la qualité de l’eau.

Les informations recueillies sont analysées dans un bilan qui est transmis aux Sentinelles et qui peut être partagé avec les intervenants concernés. Dans le cas du Grand Lac Sec, par exemple, l’inspectrice de la municipalité d’Hébertville, Mme Patricia Gagné, et le Comité de bassin versant de la Belle Rivière (CBVBR) ont été informés des principaux résultats qui s’intègrent aux autres données disponibles. Cela permet de prioriser des actions à réaliser. Ainsi, il y a eu des végétaux plantés dans la bande riveraine du lac à l’été 2016 et une analyse de la qualité de l’eau est prévue à l’été 2017.

Pour être Sentinelle, il faut aimer la nature, être méthodique et observateur. « [Nous observons et notons] tout ce que nous voyons et qui, selon nous, ne devrait pas y être. [...] Par exemple, si nous observons qu’il y a de l’érosion, nous le notons. Nous notons les changements [...] quand nous constatons qu’il y a plus ou moins ou apparition et disparition des choses observées précédemment» témoigne Mme Pageau.

témoigne Mme Pageau.