L’extension des études universitaires de médecine au Luxembourg Extension des études universitaires de médecine | Page 27
substantiel de la communauté nationale, car elle facilite les relations interpersonnelles avec les
malades indigènes, notamment sur le plan linguistique. A ce sujet, il faut cependant tenir
compte du fait que déjà actuellement la moitié des résidents du Luxembourg sont des
étrangers et la moitié des médecins le sont également. Un autre argument à ce sujet concerne
la bonne connaissance du système de santé du pays que possède normalement le corps
médical luxembourgeois et dont bénéficierait sa patientèle. Mais surtout, un pourcentage
assez élevé de médecins luxembourgeois offre une certaine sûreté en cas d’une diminution ou
d’une moindre attirance de médecins d’autres pays, étant donné qu’on pourra continuer à
compter sur eux. Toutefois, ni l’établissement d’un premier cycle d’études médicales, ni la
création d’une Medical School ne seraient en mesure de garantir la réalisation de ces objectifs.
Le revenu de différentes catégories de médecins exerce sans doute une influence sur
l’attractivité du Luxembourg. Selon le Panorama de la santé, publié par l’OCDE en 2017, la
rémunération des médecins était au Luxembourg en 2015 nettement plus élevée que le salaire
moyen tous secteurs confondus. D’après le Rapport général de 2016 sur la Sécurité sociale, le
revenu annuel moyen brut des médecins spécialistes s’élevait en 2015 à 341 739 euros, celui
des médecins généralistes à 168 302 euros, et celui des dentistes à 195 835 euros (p. 40 du
Rapport mentionné). Cependant, outre la rémunération, d’autres facteurs interviennent pour
qu’un médecin se décide de venir au Luxembourg : l’intérêt du travail, la responsabilité
confiée, les relations humaines, la qualité de vie, la richesse du pays.
On peut relever dans ce contexte que selon le Panorama de la santé 2017, édité par
l’OCDE, en ce qui concerne les dépenses de santé par habitant en 2016 (ou année la plus
proche), le Luxembourg se trouve en 3 e position avec un montant de 7 463 USD PPA (après
les Etats-Unis et la Suède), mais loin devant, par exemple, la Belgique (4 840), la France
(4 600) ou le Royaume-Uni (4 192).
D’après le Dr Guy Vallancien, « l’intelligence artificielle (IA) et la robotique vont
assurer une majorité d’actes médicaux et infirmiers. Voilà pourquoi il est inutile d’augmenter
le nombre de médecins ; mais il faudra renforcer le nombre de généralistes, au détriment de
spécialistes dont l’activité sera de plus en plus numérisée. C’est au MG, le médecin global,
que reviendra le rôle de conseiller intime du malade, celui qui l’aidera à prendre la bonne
décision et le suivra tout au long de son parcours » (voir p. 173 du Hors-série cité sur La
Santé et la Médecine).
5. ETUDES SPECIALISEES EN MEDECINE
Un des deux groupes de travail chargés en 2016 par le ministère de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche ainsi que par le ministère de la Santé de réfléchir sur l’extension
de la formation médicale au Luxembourg avait pour mission d’examiner, d’une part,
comment améliorer la formation spécifique en médecine générale et, d’autre part, de vérifier
quelles autres spécialisations pourraient présenter un intérêt pour le Luxembourg. Rappelons
qu’au Luxembourg 54 disciplines médicales sont reconnues.
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