19 juin 2016
son époque. Il dénoncera par
exemple l’usage de la bombe
atomique. Il reçoit le prix
Nobel en 1957 et meurt trois
ans après, le 4 janvier 1960,
dans un accident de voiture.
J. Dans ce roman, vous exposez ainsi votre propre
conception philosophique de la vie, cette fameuse
« philosophie de l’absurde », si j’ose dire.
A.C.: J’ai certes pris conscience de l’absurdité de
l’existence humaine, comme beaucoup, mais je me suis
refusé à céder au désespoir. A travers mes écrits, je
cherche à convaincre l’Homme de donner un sens à sa
vie, en luttant pour des valeurs morales essentielles. Par
définition, la mort rend la vie absurde. Mais face à cette
absurdité, il faut se révolter, en agissant, afin de défendre
la liberté et la dignité de l’Homme. Pour moi, c’est le seul
moyen que je connaisse de survivre dans ce monde dans
lequel nous sommes projetés.
J: Albert Camus, merci pour votre lucidité et en même
temps pour votre incitation à l’action !
« Aujourd’hui maman est
morte. Ou peut-être hier, je ne
sais pas. »
Premières phrases du roman
L’étranger, d’Albert Camus,
qui témoigne d’emblée d’un
style d’écriture sec et rapide,
d’une écriture qui recherche
la neutralité et
l’impersonnalité.
L'étranger retrace la vie de
Meursault, qui apprend au
tout début du roman, la mort
de sa mère. Le lecteur se
retrouve alors confronté à un
héros ou, devrions-nous dire
à un anti-héros, qui nous livre
froidement, la réalité de son
existence. Nous le suivons
sans jamais parvenir à saisir
l’intériorité de ce personnage
énigmatique, étranger à luimême, qui tue un homme et
« assiste » à son procès,
comme le ferait un témoin
extérieur à la scène. A lire !
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