L'Apostrophe Magazine n°2 | Page 13

PAGE 13 | HISTOIRE En effet, les sources sont puisqu’il est important de savoir que malheureusement moins nombreuses, l’histoire coloniale est seulement un non pas parce les colonisateurs moment de ces sociétés locales, alors empêchaient leur production, mais qu’à l’inverse les récits de rencontre plutôt parce que l’arrivée des européens surévaluent souvent la Européens n’était pas si importante portée de ces derniers. De plus, ce pour certains peuples. (les Malaisiens, type d’histoire fait débat en France car les Chinois et les habitants de la future les partisans du « tout national » Indochine ont produit une masse considèrent que l’Histoire doit être importante d’archives entre eux mais centré sur la nation et doit servir à ses pas au sujet des Européens car ils fins (nous en revenons ici à la notion n’étaient pas au centre de leurs de « roman national »). activités) L’histoire coloniale est donc en soi un Pourtant, elle sert aujourd’hui à positionnement, en estimant que le appuyer les critiques fait de réduire les points de vue à la postcolonialistes : l’idée selon laquelle nation est nocif pour l’historiographie de nouvelles puissances jouent de leur et pour les réflexes méthodologiques impérialisme non revendiqué (comme de tous. Elle est donc progressiste la Chine ou les Etats-Unis) envers dans sa vision très globale des d’anciennes colonies qui cherchent du ressentis historiques et semble soutien (notamment en Afrique où les parachever l’historiographie des dirigeants locaux acceptent les situations coloniales jusqu’à la fin des nombreux investissements chinois, empires asiatiques et européens entre mais se séparent d’une part de les années 1940 et les années 1970. souveraineté).