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Kaddour
Srarfi
Photos : fond personnel d’Amina Srarfi
Kaddour Srarfi est issu d’une famille de musiciens :
ses frères Mohamed, chef de la fanfare de La
Naceuria et Tahar, pianiste virtuose et violoniste
lui transmettent la passion de la musique.
Ses débuts
Kaddour Srarfi, 1913 - 1977
1913 - 1977 I
،قدور الرصاريف
I
En 1928 Kaddour Srarfi s’inscrit aux cours de Ali
Derwich El Halabi à l’école El attarine où il apprend le
solfège les “mouachah” les “samaï” et les “bachrafs”.
Amoureux du violon, il se dirige vers le professeur italien
Raphaël Strino, chef d’orchestre du casino, et étudie
l’instrument sept années durant. Il rejoint par la suite
les cours d’harmonie de contrepoint et de composition
du professeur Louis Gava et termine ses études par
des cours d’orchestration avec André Haydou.
Kaddour Srarfi intègre La Rachidia, institution phare
de la musique tunisienne, et enseigne d’une manière
académique. Il profite alors de la présence de cheikh
Mohamed Ghanem pour approfondir ses connaissances des “mouachahs” andalous et de l’apprentissage du “rebec”. Il participe alors aux concerts de
l’orchestre de La Rachidia et en 1940, il est désigné
par le directeur pour assurer les cours de violon et
diriger l’orchestre de l’institution.
En 1944, à la demande de Ali Riahi, il dirige l’orchestre
de ce dernier.
Virtuose du violon, compositeur et artiste dans l’âme,
Kaddour Srarfi devient la coqueluche de tous les interprètes et une vedette en Tunisie, dans le Maghreb et
dans le monde arabe. Il dirige l’orchestre de Hédi Jouini,
celui de Chafia Rochdi, Hassiba Rochdi et bien d’autres.
Chef d’orchestre
La Gazelle 55 I
54
Le premier noyau de l’orchestre de La Radio tunisienne
a été créé en 1948 par Kaddour Srarfi (violon), Salah
Mehdi (naï), Brahim Salah (qanûn), Hedi Jouini (oud).
En 1949, il crée l’orchestre “El Khadhra” qui comporte plus d’une soixantaine d’artistes regroupant
des musiciens, des acteurs, des danseuses, des
chanteurs et des chanteuses tels que Mohamed
Ahmed, Saliha, Safia Chamia, Youssef Temimi. Première initiative de ce genre qui récolte un grand succès en Algérie et en Libye.
Kaddour Srarfi est l’un des premiers membres fondateurs du conservatoire national aux côtés de Salah Mehdi. Il compose un grand nombre de chansons dont “Ah mil ainin”, “La nemathelek bichams
ou la bilgamra”, “Ya tir”….
Ecrivain et photographe
Kaddour Srarfi, parfaitement bilingue, correspondait
avec plusieurs journaux (alosbou, annahdha, tounes
al ichtirakia…) et magazines musicaux (l’accordéoniste…) dans les années 40 et 50.
Passionné de photo, il photographie les premières festivités de l’indépendance et tourne un petit clip avec la chanteuse Naama interprétant l’une de ses compositions. Il
réalise plusieurs diapositives de sites archéologiques…
Prince du violon, les solos et takassims de Kaddour
Srarfi font l’objet d’études dans les institutions
supérieures et les conservatoires. Ses solos de
“taalilet lemtaher” et “taalilet laaroussa” dans la version originale de Raoul Journou sont une référence
incontournable.
Dans les années 70, il revient à La Rachidia pour
diriger l’orchestre.
Kaddour Srarfi a eu 7 enfants. Sa femme est algérienne d’origine kabyle.
Sa fille Amina violoniste et première femme chef
d’orchestre dans le monde arabe continue le chemin
de son père et travaille ardemment à la sauvegarde
du patrimoine familial et de la musique tunisienne. I