La Gazelle | Page 44

1 2 S La Gazelle 55 I 46 éduit par la lumière de ce modeste village et profitant du climat pour soigner ses bronches, Rodolphe François, Baron d’Erlanger s’installe à Sidi Bou Saïd et entreprend la construction du palais en 1912. Selon la légende, l’aristocrate d’origine allemande s’est armé des meilleurs artisans tunisiens, marocains et égyptiens pour concevoir ce qui sera le premier monument historique classé après l’indépendance. C’est ainsi que voit le jour, en 1922, le palais que l’on appelle aujourd’hui en arabe littéral “Ennejma Ezzahra”. Traduit en français, l’Etoile Resplendissante, en dit long sur son standing. Tandis que la façade extérieure du palais est inspirée du style mauresque, celui-ci renferme comme un secret bien gardé, une architecture mêlant harmonieusement les styles arabo-andalou, italien et espagnol. Dès l’entrée, le regard est attiré par la galerie centrale du Salon d’honneur et son décor en plâtre finement ciselé que l’on retrouve dans toutes les pièces. Profitant du calme et de cette lumière unique, le baron peintre de métier a installé son atelier dans l’aile Est du Palais. Certaines de ses œuvres y sont encore exposées, comme figées dans l’éternel. Toutefois, l’artiste a employé les dernières années de sa vie à la traduction de traités musicaux arabes du Moyen-âge avec l’aide de musiciens tunisiens. Cédé à l’Etat en 1991 par les descendants du baron, le Palais abrite aujourd’hui le Centre des musiques arabes et méditerranéennes. I