évasion
fly away
ّ
لنتحـلق
voyage dans le temps I journey through time I
1
1. Restaurant mytique “Le
Petit Mousse” I Mythical
restaurant the Petit Mousse
املطعم األسطوري، البحار
I الصغري
I
2. Fresque en céramique
à l’entrée de l’hôtel Corniche
Palace, réalisée par Hatem
El Mekki. I Ceramic fresco in
the entrance of the Corniche
Palace Hotel attributed to the
artist Hatem El Mekki I
جدارية خزفية عند مدخل
فندق قرص كورنيش صممهـا
I الفنان حاتم املكــي
3. Marché aux légumes.
Vegetables market I
I
رحلـة عبـر الزمـن
2
Le bassin contient aujourd’hui de vieux bateaux colorés tandis que les quais accueillent des marchands
et des cafés remplis d’hommes fumant la “chicha”. Il
y a encore quelques années existait un café, Le Marabout, dédié aux femmes et géré par une femme.
Plus connu sous le nom de café Azza, prénom de la
gérante, il a définitivement fermé sous la pression
des islamistes, au lendemain de la révolution.
Les trésors de la Médina
Sur la rive gauche du vieux port s’élèvent les murs
de la kasbah. Le côté nord du canal était autrefois
défendu par cette forteresse espagnole datant du
XVIème siècle. Celle-ci abrite la Médina, les plus anciens quartiers de Bizerte.
Les dédales de ruelles étroites nous mènent jusqu’à
la porte d’entrée du Dar Africa. Reconnaissable entre
toutes, une arche de poissons en fer forgé accueille
les visiteurs et protège du mauvais œil.
Cette maison d’hôte, tenue depuis un peu moins
de dix ans par une franco-tunisienne, possède six
chambres disposées sur 2 étages. C’est une maison
à patio typique, calme et sobrement décorée.
Nous quittons la Médina par l’unique porte que
détient la forteresse. Sur notre chemin, une divine
odeur d’encens nous chatouille les narines et nous
guide jusqu’à la porte d’un bain maure. Je risque un
coup d’œil curieux vers l’intérieur : une pièce tapissée de céramique bleue et blanche, dont se dégage
une lumière d’une troublante pureté.
I
سوق الخضار
Spécialités de Bizerte
La Gazelle 55 I
110
Le soleil est à son zénith et l’air marin creuse l’estomac. Nous décidons de goûter la spécialité bizertine
en matière de casse-croute: le leblebi. Attention, rien
à voir avec la fameuse soupe aux pois-chiches que
l’on retrouve partout en Tunisie. Si leur unique point
commun réside dans ce dernier aliment, le leblebi de
Bizerte prend la forme d’un sandwich mêlant sardines
grillées, pommes de terre et pois-chiches sur une
épaisse couche d’harissa. Le tout pour un seul dinar !
Une fois rassasiés, nous prenons la route pour nous
diriger vers l’Hôtel Corniche Palace où l’on peut admirer une très grande fresque en céramique réalisée
par le peintre Hatem El Mekki. Il est l’un des artistes
les plus célèbres en Tunisie et pourtant, très peu de
personnes savent qu’il est l’auteur de cette œuvre
colossale. Face à cela, on se sent comme le passeur
d’un secret qui a traversé les générations.
Un littoral pittoresque
Quel meilleur endroit pour profiter du soleil que la
plage ? La corniche de Bizerte est l’une des plus longues côtes du bassin méditerranéen et est parsemée de grottes. Totalement déserte en hiver, rares
sont les bizertins qui viennent y jouir de la fraicheur
de l’eau en été. Pourtant la corniche a tout pour séduire : une multitude de petites criques, un sable fin
et une eau calme et limpide.
Situé à moins de cinq minutes en voiture, le Cap Blanc
offre une vue imprenable sur la corniche et la forêt
de Bizerte. Son nom vient de la couleur blanche des
pierres calcaires qui le recouvrent. Il est aussi connu
comme étant la pointe la plus au Nord de l’Afrique.
Pour achever notre visite de Bizerte, nous nous attablons au restaurant Le Petit Mousse pour déguster
des plats très savoureux à base de produits frais. En
hiver, le diner se tient autour de la cheminée au feu
de bois pour apprécier les spécialités de viandes et
de gibiers. Sa réputation n’est plus à faire et a depuis
longtemps dépassé les frontières de Bizerte.
La journée s’achève et c’est la tête pleine de souvenirs que nous reprenons la route de Tunis, laissant
derrière nous une ville aux charmes certains. I