Reportage
Tunisair
connues pour être potentiellement viables. Mais cet
état n’est pas stable. Il est très lié à l’état de conservation effective dans ces pays. Sa régression se
situe dans une série d’extinction qui a touché des
espèces exceptionnelles tels que l’autruche à coup
rouge de l’Afrique du nord, le Guépard du Sahara ou
l’addax. Son déclin est le reflet du recul de tout ce
monde fascinant, fragile et résistant à la fois.
Vie et mort de la Reem ou la
tragédie d’un symbole
La Reem préfère vagabonder dans les pâturages inter-dunaires. Mais, dès qu’elle détecte un danger elle
se précipite vers les dunes à côté. Elles représentent
son seul abri contre les prédateurs et les chasseurs.
Hélas, c’était un temps avant l’extinction des grands
prédateurs comme le guépard du Sahara et l’avènement des moyens de transports modernes capables
de violer les lieux les plus reculés. La tradition orale
ainsi que certaines données de terrain rapportent
que la Reem se trouvait aux portes même de Douz
notamment pendant les années pluvieuses. Mais,
depuis quelques années l’espèce a bien reculé vers
le Sud à cause d’un braconnage destructif, de massacres défiant toute loi. Les images qui y filtrent de
temps à autre sont extrêmement choquantes par
l’aspect cruel des méthodes utilisées ! Le vide s’installe autour de Tambein, des Taganiss, d’El Mida et
beaucoup d’autres lieux considérés jusqu’à une date
récente comme sites retirés. Le vide biologique créé,
avance comme l’ogre de la désertification, détruisant devant lui tout ce qui fait la magie du Sahara…
du Sahara tunisien et tous les symboles de vie qui lui
sont légués. La gazelle blanche représente la cible
recherchée, la raison de la traversée des braconniers
de ce monde minéral incandescent surtout en été…
elle est la belle, la désirée… elle est malheureusement le trophée !
Le déclin de la Reem et le monde qui l’entoure n’est
pas dû à la sécheresse, ni au manque d’espace, non
plus au réchauffement climatique. Il n’est pas naturel, il est provoqué !
La tragédie de la Reem monte d’un cran lorsqu’on
apprend que le massacre des adultes ne suffit plus
et qu’un trafic naissant de jeunes orphelins est entrain de s’installer…le goût de l’argent et de l’enrichissement rapide est entrain de faire son chemin.
Espèce menacée, espèce dite « protégée »… la Reem
quitte les dunes de ses aïeux en silence assourdissant. Elle n’est pas comme le gorille de montagne,
elle n’est pas comme le panda, elle n’est pas 6