Kanguq - Hiver/ᐅᑭᐅᖅ/ Winter 2016 | Page 42

Articles vedette / ᓄᐃᑎᑕᐅᔪᑦ ᑕᑯᔭᒃᓭᑦ / Feature articles Karen a passé les six mois suivants hospitalisée, puis six autres mois en chimiothérapie. Elle a ensuite dû se rendre toutes les deux semaines à l’hôpital, où l’on a analysé quatorze fois sa moelle osseuse suivant un procédé si douloureux que Karen devait recevoir de la morphine. À plus d’une occasion, elle a voulu baisser les bras. La chimiothérapie a beaucoup fait maigrir Karen, à tel point que les médecins lui ont administré des stéroïdes. En mesurant à peine 1,6 mètre (5 pi 3 po), elle est vite passée à 110 kilos (240 lb). « J’ai toujours été une fille de forte taille », observe Karen, « mais cette fois, on aurait dit que j’allais exploser. » Lorsqu’elle vivait à Inukjuak, ses parents âgés la récompensaient de fréquenter l’école en lui offrant des croustilles et des boissons gazeuses à son arrivée à la maison. Le matin, pour déjeuner, elle buvait du thé et mangeait de la banique frite dans du saindoux. Comparativement aux aliments frais et congelés, si chers dans le Nord, les barres de chocolat, les boissons gazeuses et les sucreries semblaient abordables. C’est ce que Karen et ses amies allaient s’acheter au magasin. Elle raffolait des barres de chocolat et ne pouvait pas se passer de bonbons. Une fois dans le Sud, elle se nourrissait surtout de pizza, de poutine et de hamburgers de chez McDo. « C’était une mauvaise habitude », dit Karen. « J’avais l’impression de me manger tout rond. » Puis la chance a tourné. Une fois guérie de sa leucémie, en janvier dernier, alors qu’elle se trouvait dans un centre commercial du centre-ville de Montréal, une femme s’est approchée de Karen et s’est mise à lui donner de l’information sur un centre de conditionnement physique tout près. Karen a eu envie d’y faire un tour. À l’âge de 27 ans, Karen n’avait jamais