ERGOTHÉRAPIE À L’INTERNATIONAL [ SUITE ]
COOPÉRATION INTERNATIONALE AU BÉNIN
LES RÉSULTATS
Nous avons surtout misé sur la « manière de »
plutôt que sur les résultats puisqu'une des règles
d’or de la coopération internationale est de porter
attention au processus. J’ai apprécié la possibilité
de prendre le temps avec ma collègue de se questionner et de remettre en question nos interventions. À chacune d’entre elles, on se posait la
question : « Est-ce que cela va augmenter la capacité du partenaire à améliorer lui-même ses activités? ». Enfin, une affectation de six mois en
développement international, c’est très court
pour pouvoir apprécier les changements, surtout
dans le cas d’un nouveau partenariat. Je philosophe en me disant que nous avons préparé la
terre et planté quelques graines que les prochains
coopérants-volontaires arroseront.
Il fut tout de même possible d'identifier quelques
résultats. Par exemple, lors d’une rencontre de
suivi du plan d’action pour améliorer les soins
d’hygiène, les pairs-aidants responsables ont soulevé que, selon eux, cela « améliore le bien-être
des malades ». Ils ont rapporté qu’eux-mêmes et
leurs collègues appliquaient désormais davantage
le degré d’aide adéquat à chacun des patients et
qu’ils ont découvert que plusieurs pouvaient être
plus autonomes qu’ils ne pensaient. De plus, ils
percevaient, tout comme les infirmiers, que les
mesures mises en place diminuaient le risque de
transmission de maladies. Par ailleurs, nous avons
constaté que les pairs-aidants sélectionnés sont
devenus plus sensibilisés à l’importance des interventions non-pharmaceutiques. Par exemple, lors
de cette même rencontre, un pair-aidant a souligné le fait que « la guérison ne dépend pas seulement des produits [médicaments] », puis un
second a renchérit : « la guérison est dans tous les
sens, dans tous les gestes quotidiens ». De façon
générale, ce fut surtout quant au savoir-être des
participants que l’évolution fut la plus remarquable. En effet, une amélioration de leurs capacités à s’exprimer en groupe et à travailler en
équipe a été observée.
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LES DÉFIS
Les défis étaient grands, mais comme ma collègue
me le rappelait souvent : «À chaque problème, sa
solution! ». C'est d'ailleurs pour relever des défis
que nous avons choisi d'être coopérantes-volontaires. Par exemple, la barrière de la langue était
un obstacle majeur pour nous, mais aussi pour le
personnel. En effet, bien que nous ayons appris
quelques mots de Dendi, la langue locale, cela ne
nous était pas d’un grand secours au centre, car
on y parle plus d’une quarantaine de langues
différentes. Une vraie tour de Babel! Pour faciliter
le travail de tous, nous avons créé un répertoire
de langues et de traducteurs. Quelle chance que
certains soient polyglottes et maîtrisent plus de
six langues.
L’ERGOTHÉRAPIE ET LA COOPÉRATION
INTERNATIONALE
Bien que novice en coopération internationale,
j’ai pu faire appel à des notions abordées dans le
cadre de mes études comme la pratique communautaire, une approche qui a pour but d’aborder
les besoins identifiés par une communauté en
misant sur les forces de celle-ci. En outre, mes
compétences d’animation de groupe m’ont été
très utiles. De plus, j’ai constaté que la vision de
l’ergothérapie se marie bien à celle de la coopération internationale, du moins à celle de Cuso, et
qu’elle a même un apport intéressant à faire à
cette dernière à condition d’éviter le piège de
l’ethnocentrisme.
Également, en raison des ressources très limitées,
c’est une préoccupation et un défi quotidien pour
le centre de pouvoir offrir les soins de base aux
patients internes, sans compter les patients
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