LA RECHERCHE
Nous aspirons à agir de manière
optimale auprès de nos clients. En
ce sens, se tenir informé de l'évolution des données probantes reliées
à notre profession est un grand
atout. La lecture des récentes
recherches en lien avec nos
domaines d'interventions est une
des principales modalités pour ce
faire, mais requiert temps et énergie. Les informations transmises
dans cette chronique vous aideront, plus facilement, à bonifier
votre travail.
La communauté de pratique
virtuelle (CdPV) et le développement professionnel: une stratégie
flexible, efficace et polyvalente.
Geneviève Larivée, erg., Candidate
à la maîtrise en pratique de la
réadaptation,
Université
de
Sherbrooke
Chantal Sylvain, erg., Ph.D., professeure à l’École de réadaptation,
Université de Sherbrooke
Annick Bourget, erg., Ph.D., professeure à l’École de réadaptation,
Université de Sherbrooke
Messages clés :
A. Le développement professionnel en ergothérapie est une obligation déontologique dont la réalisation se heurte à des défis importants.
B. La CdPV apparait une solution
pertinente puisqu’elle permet le
partage à distance des connaissances et expériences d’individus
ayant des intérêts communs.
C. Les recherches actuelles
démontrent que les ergothérapeutes sont ouverts à intégrer les
CdPV dans leur pratique clinique.
Introduction
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L’article 2.04 du Code de déontologie des ergothérapeutes du
Québec (1981) stipule que les
ergothérapeutes doivent se tenir à
jour des nouveaux développements dans leur domaine de
pratique et doivent maintenir un
niveau élevé de qualité de leurs
services
professionnels.
La
politique
de
développement
professionnel continu de l’Ordre
des ergothérapeutes du Québec
(OEQ, 2012) précise les balises
entourant le développement
professionnel en ergothérapie.
Selon cette politique, chaque ergothérapeute doit rendre compte
annuellement de la planification et
de la réalisation de son plan de
formation continue. Or, les conditions de réalisation du développement professionnel posent actuellement trois défis majeurs aux
ergothérapeutes du Québec.
Le premier défi consiste à exercer
en contexte de pénurie de
ressources humaines en ergothérapie (Service Canada, 2012). Ceci
exerce une pression importante sur
les ergothérapeutes en place. Cette
pression a pour effet de limiter le
temps dont ils disposent pour
consulter les données probantes
ou encore, pour questionner leur
pratique clinique. Conséquemment, les ergothérapeutes ne
peuvent parfaire leurs connaissances et leurs compétences dans
leur pratique quotidienne telle que
l’exige la politique de développement continu de l’OEQ. De plus, la
pénurie de ressources humaines
limite les possibilités de mentorat
et de partage des savoirs entre les
ergothérapeutes expérimentés et
les plus novices dans un domaine
ou auprès d’une même clientèle.
Le deuxième défi est le manque de
ressources financières. En effet, les
budgets alloués à la formation
continue ne permettent pas à tous
les ergothérapeutes d’avoir accès à
une formation continue traditionnelle, c’est-à-dire se déplacer dans
le milieu où s’offre la formation. De
plus, la reddition de compte est de
plus en plus présente dans l’actuel
contexte
d’optimisation
des
ressources financières (OEQ,
2012). Ce faisant, le budget alloué
pour la formation continue
demeure limité. Conséquemment,
les ergothérapeutes doivent être
créatifs afin de se maintenir à jour
dans leurs connaissances et
parfaire leurs compétences avec
les ressources financières disponibles dans leur établissement.
Le troisième défi concerne plus
particulièrement les ergothérapeutes travaillant en région
éloignée et ceux travaillant en
pratique émergente. Ces pratiques
se caractérisent, entre autres, par
un isolement professionnel (Fields,
Van de Keere, Hanlon et Halseth,
2008.) Cet isolement limite l’accès
de ces ergothérapeutes à une
formation continue correspondant
à leurs besoins.
Bref, la pénurie d’ergothérapeutes
dans le système de santé québécois, le budget limité qui leur est
accordé pour la formation continue
ainsi que l’isolement professionnel
de
certains
ergothérapeutes
constituent des défis auxquels ils
sont confrontés. Ces défis risquent
d’entraver leur capacité à satisfaire
leur obligation déontologique de
développement professionnel. Des
solutions novatrices doivent être
envisagées, mais lesquelles?
erg-go! REVUE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC
JUIN 2014_NO.2
La CdPV, une avenue prometteuse
pour répondre aux défis que pose
le développement professionnel
des ergothérapeutes
Une communauté de pratique
(CdP) est définie comme un groupe
de personnes qui partagent des
connaissances, des intérêts, des
problèmes et une expérience. Ces
personnes présentent un engagement mutuel et développent un
sentiment d’appartenance au
groupe. Leurs interactions à long
terme sont généralement dynamiques et continues et visent,
entre autres, à développer des
outils utiles pour les membres
(Wenger, Mcdermott et Snyder,
2002). En ce sens, la CdP est considérée de plus en plus comme
contribuant au développement
professionnel, à la résolution de
problèmes concrets, à l’adoption
de meilleures pratiques, au développement d’une co X