• M-58 : ergothérapeute (Pour
détailler uniquement la partie
pratique de l’évaluation des
aptitudes, à la demande de la
SAAQ, lorsque des précisions
additionnelles sont nécessaires
ou en présence de changements
dans le dossier. Généralement,
un formulaire M-57 a été récemment complété).
Le département d’évaluation
médicale de la SAAQ est responsable de trancher sur les formulaires nécessaires à remplir pour
l’étude du dossier de chaque
conducteur. Comme ergothérapeute, il est primordial de prendre
connaissance de tous les documents remplis par les autres intervenants et ce, afin d’avoir un
portrait global du client, de se
forger une bonne opinion clinique
et de guider ainsi nos recommandations à la SAAQ. Nous pouvons aussi demander qu’un autre
professionnel de la santé documente davantage un aspect spécifique de la santé du client. Par
exemple, l’ergothérapeute peut
demander une consultation en
neuropsychologie.
Pour offrir un aperçu des tests
réalisés par l’ergothérapeute, il
faut d’abord savoir que l’évaluation se déroule en deux
rencontres. La première se
déroule en salle (milieu clinique ou
chez le client) et la deuxième se
déroule sur la route en présence
d’un moniteur de conduite, avec
un véhicule adapté muni d’un
frein auxiliaire du côté passager.
Une bonne complicité entre
l’ergothérapeute et le moniteur de
conduite facilite le processus.
L’évaluation en salle inclut la
collecte de données, constituée
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entre autres du bilan médical, du
bilan moteur et de questions sur
les habitudes de conduite.
Ensuite, divers tests perceptivo-cognitifs sont administrés,
des plus traditionnels comme le
Test des cloches (Gauthier,
Dehaut et Joanette, 1989), le
Motor-Free Visual Perception
Test-3 (Colarusso et Hammill,
2003), le Mini-Mental State
Evaluation (Folstein, Folstein et
McHugh, 1975), le Protocole
d'examen cognitif de la personne
âgée-2r (Geneau et Taillefer,
1996) aux plus spécifiques
comme les tests de temps de
réaction et le Useful Field of View
(Ball et Owsley, 1992).
La partie pratique de l’évaluation
correspond au test de conduite
d’un véhicule de promenade
(classe 5), et dure généralement
de 50 à 60 minutes. Il peut parfois
s’avérer pertinent de prolonger la
durée du test à 90 minutes pour
évaluer le niveau de fatigabilité ou
encore les distances de kilométrage autour d’un domicile, aux 4
points cardinaux, dans certaines
circonstances particulières (ex.
pour l’ajout/retrait de restrictions
de kilométrage sur le permis).
Selon la pertinence et la logistique
de l’évaluation, il est possible de
débuter le trajet à partir du lieu de
travail de l’ergothérapeute ou du
domicile du client.
Une fois le test sur route complété, il est de mise de transmettre
au client, dans les minutes qui
suivent, le contenu de la recommandation qui sera transmise à la
SAAQ, ainsi que le rationnel en
découlant. Pour ce faire, des
exemples de comportements
observés peuvent être rapportés
au client, selon sa réceptivité, tout
en faisant des liens avec les habi-
letés, connaissances et/ou habitudes adéquates ou déficitaires. Il
est intéressant d’effectuer la
transmission des résultats en
compagnie du moniteur de
conduite, car la rétroaction est
plus facile à donner et cela
engendre une hausse de la crédibilité auprès du client et/ou de
son accompagnateur.
Voici quelques exemples d’erreurs fréquemment observées
lors du test de conduite pour
certaines clientèles.
Chez la
clientèle âgée, on peut observer
l’action d’arrêter brusquement,
car les personnes âgées sont
susceptibles de détecter tardivement les obstacles devant être
évités ou le changement de couleurs des feux de circulation en
raison d’habiletés perceptuelles
déficitaires ou mal utilisées. Les
personnes ayant subi un AVC
avec hémi-négligence du côté
gauche pourraient voir tardivement les éléments se trouvant à
leur gauche, tel un piéton voulant
traverser la rue. Avec la clientèle
présentant un TCC, on observe
souvent une difficulté à traverser
l’intersection d’un boulevard à
plusieurs voies aux heures de
pointe, car cela implique une
grande quantité d’informations à
percevoir et traiter, cette clientèle
présentant des lacunes au plan
de l’attention partagée. Ainsi, une
simple conversation dans le véhicule pourrait être dangereuse au
bon traitement de l’information
environnementale.
ERG-GO! Revue des ergothérapeutes du Québec - Janvier 2014 - Numéro 1