(productrices). Sophie Brochu décrit
cette situation comme ‘une bombe à
retardement’ qui risque d’exploser, alors
que ce manque de dialogue prévient
une démarche ordonnée visant à faire
avancer d’importants projets pour le
développement du pays.
Historique de la situation
C’est en 1980 que le gouvernement
fédéral du Canada a mis sur pied le
‘Programme énergétique national’
instauré après une crise pétrolière
majeure. Son objectif visait le soutien
d’un prix raisonnable pour le pétrole
afin que celui-ci soit sous les niveaux
mondiaux. Cela déplaisait à l’Alberta,
où se situent un grand nombre de
producteurs pétroliers. Ceux-ci avaient
l’impression qu’ils subventionnaient les
industries manufacturières de l’est. Or,
au fil des années les coûts mondiaux du
pétrole se sont effondrés, rendant les
objectifs du programme national inutiles
et le faisant disparaitre en 1984. Mme
Brochu affirme toutefois que celui-ci a
causé de profondes ‘blessures’.
Près de 15 ans plus tard (en 1997),
Mme Brochu se joint à une mission
québécoise-ontarienne
visant
à
raccorder le bassin de consommation
de l’est aux réserves découvertes en
Nouvelle-Écosse. Ce gisement était
contrôlé par ExxonMobil, compagnie
américaine qui souhaitait atteindre
le marché de la Nouvelle-Angleterre.
Afin de faire coïncider les intérêts de
tous, un gazoduc fut envisagé vers
Montréal et Boston, reliant le Québec
au Massachusetts. Les négociations
ont pourtant été difficiles, alors qu’il
n’y avait tout simplement pas de
politique énergétique canadienne, une
conséquence de l’échec du précédent
programme. Quinze ans plus tard, et rien
n’avait changé! Au final, les réserves de
la Nouvelle-Écosse n’ont ainsi pas été
raccordées au centre du Canada.
Dix ans passent, et on se retrouve en
2007 dans un véritable ‘boum’ pour les
compagnies des sables bitumineux.
Alors que l’appétit des Américains
ne connaissait aucune limite, toute la
production pouvait se diriger vers le sud.
C’était une époque qui précédait la crise
financière, mais surtout l’émergence de
la fracturation hydraulique ayant rendu
possible le développement des réserves
de schiste.
À ce moment, on cherchait à propager
une opinion positive des producteurs
d’hydrocarbures, et Sophie Brochu
fut invitée à donner son avis sur le
Horizon Weekend - Montréal, 26 Octobre 2014 - Page 8