Horizon Weekend Montréal 26 Octobre 2014 | Page 8

(productrices). Sophie Brochu décrit cette situation comme ‘une bombe à retardement’ qui risque d’exploser, alors que ce manque de dialogue prévient une démarche ordonnée visant à faire avancer d’importants projets pour le développement du pays. Historique de la situation C’est en 1980 que le gouvernement fédéral du Canada a mis sur pied le ‘Programme énergétique national’ instauré après une crise pétrolière majeure. Son objectif visait le soutien d’un prix raisonnable pour le pétrole afin que celui-ci soit sous les niveaux mondiaux. Cela déplaisait à l’Alberta, où se situent un grand nombre de producteurs pétroliers. Ceux-ci avaient l’impression qu’ils subventionnaient les industries manufacturières de l’est. Or, au fil des années les coûts mondiaux du pétrole se sont effondrés, rendant les objectifs du programme national inutiles et le faisant disparaitre en 1984. Mme Brochu affirme toutefois que celui-ci a causé de profondes ‘blessures’. Près de 15 ans plus tard (en 1997), Mme Brochu se joint à une mission québécoise-ontarienne visant à raccorder le bassin de consommation de l’est aux réserves découvertes en Nouvelle-Écosse. Ce gisement était contrôlé par ExxonMobil, compagnie américaine qui souhaitait atteindre le marché de la Nouvelle-Angleterre. Afin de faire coïncider les intérêts de tous, un gazoduc fut envisagé vers Montréal et Boston, reliant le Québec au Massachusetts. Les négociations ont pourtant été difficiles, alors qu’il n’y avait tout simplement pas de politique énergétique canadienne, une conséquence de l’échec du précédent programme. Quinze ans plus tard, et rien n’avait changé! Au final, les réserves de la Nouvelle-Écosse n’ont ainsi pas été raccordées au centre du Canada. Dix ans passent, et on se retrouve en 2007 dans un véritable ‘boum’ pour les compagnies des sables bitumineux. Alors que l’appétit des Américains ne connaissait aucune limite, toute la production pouvait se diriger vers le sud. C’était une époque qui précédait la crise financière, mais surtout l’émergence de la fracturation hydraulique ayant rendu possible le développement des réserves de schiste. À ce moment, on cherchait à propager une opinion positive des producteurs d’hydrocarbures, et Sophie Brochu fut invitée à donner son avis sur le Horizon Weekend - Montréal, 26 Octobre 2014 - Page 8