Horizon Weekend Montréal 25 Janvier 2014 | Page 3

Le BIXI, a-t-il un avenir? Éditorial Le BIXI fait à nouveau la manchette des journaux. “Bixi frappe un mur, BIXI roule vers la faillite...” Ce serait peut être drôle si, un jour ou l’autre, le contribuable n’ait pas une fois de plus à payer les pots cassés. Bien que personne ne le souhaite, qui peut le garantir? Par ambition? On a pris un projet novateur et exceptionnel, qui aurait pu grandir en beauté, et procédé non pas comme se doit de le faire toute entreprise qui veut bien s’implanter, mais en «bulldozer» qui s’impose. Si on avait fait correctement les choses! Non, on a été trop gourmand, on voyait grand! Après un an de succès, en réalité la seule (courte mais fructueuse, admettons-le) saison de 2009, on s’est lancé, sans trop compter, jusqu’à jouer sur la scène internationale. Croyant le succès déjà assuré? La confiance aveuglait-elle tellement administrations et gestionnaires? Il faut croire que oui, les chiffres et les faits sont là pour le prouver. Bixi se place, dorénavant, sous la protection de la Loi sur la faillite. Et elle y est obligée par la Ville de Montréal, principal créancier de la Société avec un prêt de 37 millions accordé en 2011. M. Denis Coderre, maire de Montréal, préfère agir maintenant car attendre c’est courir à sa perte, c’est à dire exposer la Ville à des risques financiers. «Ça commence à faire beaucoup d’argent que Montréal investit là-dedans. S’il y a une chance de sauver BIXI, c’est par l’entremise de la Loi sur la faillite.» a-il déclaré. BIXI doit un solde de 31,6 millions, et a une garantie de prêt de 11 millions, dont 6,4 M$ sont déjà engagés. Les actifs de la SVLS (Société de vélo libre service) sont de 11M$. M. Coderre a souligné que «Ce n’est pas aux contribuables d’assumer le risque financier lié à un projet d’affaires. Nous avons la responsabilité de veiller aux intérêts des Montréalais et c’est ce que nous faisons.» Comme le maire de Montréal, M. Pierre Desrochers, président du comité exécutif a aussi assuré que «tous les efforts seront déployés pour vendre les activités internationales de BIXI». En conférence de presse, M. Coderre a de plus promis que la saison prochaine les BIXI seront là, et ce, malgré la mauvaise situation financière de la société. Que les abonnés se rassurent! Mais qui aura perdu si tout s’écroule? Louer des bicyclettes, c’est une entreprise qui demande une gestion aussi compétente que n’importe quelle autre! Il est difficile de croire que tout un Comité d’administration ait vu s’accumuler des dettes de cet ordre sans bouger. À moins, peut-être, de bien fermer les yeux ou d’en tirer profit? Cela sème une fois de plus un doute de magouille et compagnie! Et pourtant... c’était un projet fantastique, qui tous les jours de beau temps nous revigorait le «Québécois»! On se sentait, pour un moment, comme un adolescent en vacances à pédaler. Dommage que l’hiver soit si long au Canada et que parfois, il faut l’avouer, la voiture soit nécessaire. Ne soyons pas pessimistes pour autant, BIXI a encore une chance de se relever. Pourquoi le projet devrait-il disparaître? Travaillons le concept, réorganisons les activités et surtout soyons plus vigilants quant à la gestion et aux garanties qui seront données aux contribuables. BIXI a assurément une place dans toute grande ville qui se soucie de son environnement et de ses concitoyens! Le Journal Horizon Weekend - 25 Janvier 2014 - Page 3