Horizon Weekend Montréal 25 Janvier 2014 | Page 19

voisins les Mayas et les Aztèques. Ceux-ci vouaient un véritable culte au cacaoyer qui combattait différentes affections et guérissait de nombreuses maladies. Les graines récoltées du cacaoyer seront utilisées de deux manières: d’abord comme monnaie d’échange (ex.: un lapin pour 10 fèves de cacao) puis comme produit alimentaire. Les fèves étaient grillées, broyées ensuite et finalement réduites en pâte. Ils mélangeaient cette pâte avec de la farine de maïs, des aromates et des épices; ils en faisaient un breuvage froid, épicé mais qui restait amer. On comprend facilement que les conquistadores n’appéciaient guère le xocolatl! En 1528, Herman Cortès en rapporte au Roi d’Espagne où il est acceuilli froidement, mais, à l’exemple de certains missionnaires qui le sucraient, il sera adouci de sucre de canne, ou de miel, puis servi chaud et accompagné de biscuits, alors il deviendra vite “à la mode”. L’aventure du chocolat venait de débuter! Cent ans plus tard, il faisait son entrée sur le continent africain qui deviendra premier producteur de cacao avec 70% de la production mondiale, elle est évaluée actuellement à 3.5 millions de tonnes annuellement. La transformation des graines de cacao se fait en trois grandes étapes: 1. la fermentation qui contribue à former l’arôme du chocolat par suite de réactions chimiques naturelles, 2. le séchage des fèves amères au soleil enlève une grande partie de l’acide acétique qu’elles contiennent, 3. la torréfaction qui provoque des réactions thermiques qui vont donner tout son arôme au chocolat lorsqu’on fait griller les fèves. Chaque type de cacao oblige donc le torréfacteur à graduer le temps de torréfaction et le degré de chaleur à appliquer selon le résultat désiré, tout comme on le fait pour la torréfaction des grains de café. Tout un savoir-faire! Le chocolat qu’on adore, et ses secrets. Comme pour les vins et plusieurs aliments d’appellations d’origine, le chocolat de qualité se divise en trois classes: les chocolats d’origine, sont élaborés à partir d’un cacao provenant d’un seul pays ou état, les chocolats de crus, sont le produit d’une région géographique identifiée ou d’une plantation unique, et les chocolats grands crus qui sont ceux dont le cacao a un caractère identifiable de façon unique, ce qui justifie aussi leur prix élevé. Contrairement à la croyance populaire, ce n’est pas le pourcentage de cacao qui est synonyme de qualité, tout ce qu’il indique est le taux de sucre contenu dans ce chocolat, exemple: un chocolat à 65 % contient 65 % de cacao et donc 35 % de sucre. Le meilleur chocolat, pour tous les usages: un chocolat de couverture 100% beurre de cacao, car le beurre de cacao est le constituant principal du chocolat.