Horizon Weekend Montréal 05 Avril 2015 | Page 16

fil du temps d’autres projets se sont mal déroulés en raison du manque d’implication règlementaire par le gouvernement fédéral, notamment en à cause de l’orientation ‘nord-sud’ (vers les États-Unis) adoptée par les provinces qui n’avaient pas à envisager de négociations pour le transport énergétique à travers le Canada. Cela freina aussi l’uniformisation de politiques environnementales pour le pays. Une bombe Aujourd’hui, ce manque de communication est décrit par Mme Brochu comme une ‘bombe’ sur le point d’éclater. Alors que les États-Unis sont en mesure de produire de fortes quantités de pétrole et de gaz naturel, il devient nécessaire d’exporter les hydrocarbures canadiens vers l’étranger. Cela requiert évidemment l’usage de ports d’exportations des côtes du pays, et donc le transport massif de ces marchandises. Ces plans se dessinent ainsi sans préparation, ce qui ramène Mme Brochu au projet Énergie Est. Alors qu’elle ne se dit pas contre l’idée, elle s’oppose à l’utilisation de certains gazoducs ontariens et québécois pour l’exportation du brut. D’après elle, les pipelines de la province sont nécessaires et leur capacité est déjà saturée. La construction d’une voie alternative, telle que proposée par Transcanada, ne conviendrait donc pas aux besoins des consommateurs d’ici et mènerait à une hausse des tarifs gaziers. Suite à différentes tentatives de négociations infructueuses avec Transcanada, Mme Brochu n’a pas eu d’autres choix que de faire une sortie publique. Cela n’était pas son plan initial, mais cela est dû à l’attitude affichée par les autorités gouvernementales de laisser le marché décider. Ainsi, elle croit que les entreprises privées ne devraient pas dicter les manières de faire, alors qu’il y a actuellement un besoin de règlementation dans le secteur canadien de l’énergie. Un dialogue nécessaire Sophie Brochu propose ainsi la mise en place d’un dialogue interprovincial permettant à chacun d’affirmer ses ambitions énergétiques et les méthodes envisagées en la matière. Par la suite, elle souhaite que l’on aboutisse à des ‘solutions gagnantes’ qui permettraient de mettre en œuvre de grands projets énergétiques. Cela aurait aussi un autre effet bénéfique, soit la mise en place d’une sérieuse discussion touchant les enjeux environnementaux. Horizon Weekend - Montréal, 05 Avril 2015 - Page 16