3.3.5 L’avis d’un référent
Quentin Verniers, coordinateur du Réseau des Initiatives Enfants-Parents-Professionnels (RIEPP).
Quel que soit le lieu que fréquente l’enfant, ses parents en restent les premiers éducateurs. Ils connaissent
ses habitudes mieux que quiconque. Ils posent des choix qui concernent sa vie à la maison, mais aussi
les autres lieux qu’il fréquente. Cet enfant reste l’enfant de ses parents, qu’il soit sous leur regard ou
non. La parole des parents et leurs souhaits pour l’enfant sont donc primordiaux, surtout concernant un
sujet aussi sensible que l’alimentation.
Pour autant, les animateurs ne sont pas des exécutants aux ordres des parents. Ils ont à faire avec les
contraintes, les objectifs de la collectivité, avec leurs propres convictions, leur projet, leurs idées, et avec
ce que l’enfant exprime et vit hors du milieu familial.
Quand les habitudes familiales et celles du milieu collectif diffèrent, cela génère des tensions, des
incompréhensions, des difficultés à reconnaître l’autre comme compétent. Lorsqu’elles surgissent, ces
situations mettent les animateurs et les parents en difficulté. Chacun peut avoir le sentiment de ne pas
être respecté dans ses valeurs, dans ses choix, dans ses compétences... Même si, de part et d’autre, le
bien-être de l’enfant est le plus souvent recherché. S’ensuit alors la difficulté à communiquer et à décider
de l’attitude à adopter : faut-il poser des actes en contradiction avec ses valeurs propres ? Ou agir en
opposition avec ce qui est défendu par l’autre?
Face