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De l’égalité formelle à l’égalité substantielle

SÉANCE 2 – OBSTACLES À LA VRAIE ÉGALITÉ

Vers une égalité transformative pour les femmes

La conférencière invitée, Dre Biholar, a proposé un cadre d’analyse pour comprendre le concept d’égalité des sexes, élément central de cette Rencontre. Elle a mis l’accent sur les obligations des États dans le cadre de la CEDAW et a démontré de quelles manières les stéréotypes de genre et les rôles genrés rigides se traduisent par des formes nuisibles de discrimination à l'égard des femmes. « Les stéréotypes de genre peuvent être inoffensifs», a-t-elle rappelé au Groupe, « cependant, ils peuvent aussi être nuisibles », notamment lorsque ceux-ci perpétuent la violence à l’égard des femmes – la forme la plus généralisée de discrimination.

Dre Biholar a illustré son propos en expliquant ses recherches de terrain en Jamaïque. Dans ce pays, les femmes ne connaissent pas toujours leurs droits et ne sont pas au courant des outils juridiques disponibles ; ces éléments constituant donc d’importants obstacles pour l’égalité des femmes. Par exemple, de nombreuses femmes victimes de violence ne savent pas comment obtenir une ordonnance de non-communication. Ainsi, la loi existe effectivement sur papier, mais ne réussit pas à répondre pleinement et adéquatement aux expériences vécues par les femmes.

Les croyances sociales basées sur des stéréotypes de genre favorisent aussi la tolérance et la normalisation de la violence perpétrée par les hommes. Par exemple, ces stéréotypes légitiment l’agressivité et la domination des hommes, ainsi que la soumission et docilité des femmes. Ces croyances constituent ainsi un obstacle à l’administration de la justice dans un État de droit. Lorsque les femmes signalent des cas de violence à la police, elles sont fréquemment revictimisées. Les policiers peuvent minimiser leur situation ou tout simplement rejeter les allégations et plaintes pour les crimes de violence sexuelle signalés par les survivantes d’actes de violence. Dans certains cas, ces actes de violence sont aussi perpétrés par les policiers, ou ceux-ci sont responsables d’actes additionnels de violences envers la victime.

Interrogée sur ce que ses travaux décrivent comme étant les moyens les plus efficaces pour réduire la violence sexuelle, Dre Biholar a mis en évidence l’importance d’une réponse globale et intégrée impliquant de nombreux acteurs sociaux. Même si elle n’est pas convaincue que des mesures punitives plus grandes aient un impact significatif sur les taux de violence, elle a souligné l'importance de la lutte contre l'impunité, y compris une réponse policière efficace, et d’une meilleure éducation du public sur le droit de vivre à l'abri de la violence. Dre Biholar mentionne que,

Après avoir analysé quelques cas de réussite lors de la séance de la matinée, les participants se sont penchés sur les différents obstacles à surmonter pour atteindre l'égalité réelle, y compris les obstacles psychologiques, sociaux, structurels et institutionnels. La deuxième séance a fourni une meilleure compréhension des obstacles qui empêchent les femmes de profiter pleinement des garanties formelles associées aux droits de la personne.

Animatrice

Jennifer Simons (Suriname)

Conférencière invitée

Ramona Biholar(Université des Indes occidentales, Jamaïque)

Panélistes

Alvina Reynolds

(Sainte-Lucie)

Verónika Mendoza Frisch (Pérou)

Marie Jossie Etienne

(Haïti)

Dulce María Sauri Riancho (ancienne parlementaire, Mexique)