(Inspiration : Suite)
INSPIRATION
ANNIE LACHANCE, bénéficiaire d’ergothérapie en clinique privée
M
on histoire débute lors d’une partie de hockey
sur glace, le 3 février 2013. En cette journée
dominicale, j’étais loin de me douter que ma vie allait
changer en chaussant mes patins ce matin-là. Alors
que je patinais seule vers une joueuse adverse, mon
genou droit a complètement lâché et je me suis
effondrée au sol. J’ai crié d’une voix que je ne me
connaissais pas et par la suite, j’ai perdu connaissance tellement la douleur était intense. J’imaginais
que plus rien ne tenait et je visualisais ma jambe
comme une poupée de chiffon, toute désarticulée.
Après une dizaine de minutes au sol, j’ai demandé à
ce qu’on me traîne littéralement hors de la glace, car
j’étais tout près de la bande, ce qu’on m’a refusé.
L’ambulance était en route et c’est par ce moyen de
locomotion que j’allais quitter la patinoire.
À l’hôpital, en attendant de voir l’urgentologue, je me
disais que c’était finalement moins grave que ça en
avait l’air. J’ai même marché sur ma jambe pour aller
à la salle de bain. Même si je me sentais rassurée par
rapport à la gravité de ma blessure, je m’imaginais
mal reprendre mon travail d’enseignante au secondaire dès le lendemain et être en mesure de me
déplacer d’un local à l’autre sur trois étages différents. C’est donc à ma demande que j’ai reçu un arrêt
de travail pour une durée d’une semaine. Je croyais
que deux ou trois jours de repos suffiraient. J’ai
également été référée en orthopédie et j’ai rencontré le chirurgien orthopédiste cinq jours plus tard.
Lors de l’examen physique, en poussant sur mon
genou vers l’intérieur, l’orthopédiste a dit : « Y’a plus
rien qui tient après ça ». Plus précisément, il diagnostiqua une déchirure du ligament croisé antérieur
(LCA) et du ligament collatéral interne, en plus de
lésions aux ménisques. J’étais inconsolable. Sur
place, on a enlevé du liquide dans le genou afin de
réduire l’œdème. Plus tard, un examen par résonnance magnétique confirmera les conclusions du
médecin.
30
J’ai quitté l’hôpital avec un arrêt de travail de trois
mois et une prescription pour une orthèse de genou
que je devais porter jour et nuit durant un mois et
demi (en réalité, ce fut plutôt quatre mois) afin de
protéger le genou et surtout favoriser la guérison du
ligament collatéral interne. J’étais découragée à
l’idée de devoir dormir avec cet équipement. À mon
grand étonnement, le port de l’orthèse s’avéra très
bénéfique, car je ne me faisais plus mal en bougeant
et en ܛX[