FÉVRIER 2015_NO.4 | Page 22

(Sexualité et vieillissement : Quel est le rôle de l’ergothérapeute? : Suite) (Baldissera, Bueno et Hoga, 2012; Dupras et Viens, 2008; Fazio, 1987). (Baldissera, Bueno et Hoga, 2012; Dupras et Viens, 2008; Fazio, 1987). Dans ce contexte, l’apprentissage vicariant est préconisé afin de permettre aux personnes âgées de forger des liens sociaux, de se dévoiler et de développer leur sentiment d’efficacité personnelle (Baldissera et coll., 2012). De l’enseignement sur les rôles et les habitudes de vie au sein du couple doit également être intégré afin de promouvoir un équilibre occupationnel et aider les aînés à s’adapter aux changements sexuels liés au vieillissement (Fazio, 1987). Dans ce type d’intervention, le rôle du thérapeute est essentiel puisque celui-ci doit susciter l’intérêt des participants en utilisant des stratégies interactives qui stimulent la réflexion (ex. : jeux de rôles, vidéos, films, etc.) (Dupras et Viens, 2008). Pour ce qui est des interventions éducatives individuelles, celles-ci s’adressent majoritairement aux couples en difficulté. Le thérapeute peut alors utiliser des interventions biomédicales et psychosociales permettant d’améliorer le fonctionnement sexuel et référer le couple vers un intervenant plus adéquat au besoin (Szwabo, 2003). Les stratégies préventives Ces stratégies s’attaquent aux déterminants personnels ayant un impact sur les choix et les comportements sexuels des aînés et aux déterminants sociaux, qui sont la source d’inégalités en matière de santé sexuelle. Parmi les enjeux touchant la population âgée, on retrouve le VIH/SIDA et les infections transmissibles sexuellement (ITS) (Institut national de santé publique du Québec, 2012 ; Gouvernement du Québec, 2012). Comme il a été démontré que les aînés sont une population à risque en raison de leurs faibles connaissances sur ces maladies (Maes et Louis, 2003), les stratégies préventives doivent viser l’éducation sur les modes de transmission et sur les différents facteurs de risque (Davis et Zanjani, 2012; Milaszewski, Greto, Klochkov et Fuller-Thomson, 2012). Les stratégies proposées sont la création de programmes éducatifs et le développement de matériel didactique adaptés aux besoins des aînés. Réduire la durée des séances, rendre l’information disponible sur le web, adopter des titres normalisants, s’adapter au rythme des participants et doser la quantité d’informations fournies sont quelques stratégies pouvant être mises à profit dans l’intervention auprès des personnes âgées (Davis et Zanjani, 2012; Milaszewski et coll., 2012; Williams et Donnelly, 2002). Pour que 22 les aînés aient un meilleur accès aux services de santé sexuelle, il est essentiel d’analyser les facteurs contextuels et environnementaux qui peuvent influencer leurs décisions. Ainsi, il est suggéré de rendre le dépistage plus accessible dans la communauté, de créer des campagnes publiques de prévention plus inclusives et d’utiliser les médias écrits pour diffuser l’information plus efficacement (Jacobs et Kane, 2009; Linsk, Fowler et Klein, 2003). LA PROMOTION DE LA SANTÉ SEXUELLE Les stratégies de promotion de la santé sexuelle permettent d’agir sur les déterminants sociaux ayant un impact sur les comportements sexuels des aînés. Dans un contexte thérapeutique, il s’agit des connaissances, des attitudes et des comportements adoptés par les professionnels de la santé. D’abord, afin que les thérapeutes considèrent la sexualité dans leurs interventions, il est conseillé d’adopter une vision holistique de la situation et de suivre les étapes du modèle PLISSIT (permission, information limitée, suggestions spécifiques et thérapie intensive) (Voir Figure A). Ce modèle est privilégié pour recueillir l’histoire sexuelle du patient, introduire plus délicatement le sujet auprès des personnes âgées et cibler des recommandations adaptées aux besoins des clients (Scott, 2002; Wallace, 2008). Pour que les professionnels puissent aborder plus aisément la sexualité auprès de leurs clients aînés, il est important de les encourager à verbaliser leurs inconforts et les inciter à suivre des formations pour mettre à jour leurs connaissances sur les dimensions biopsychosociales de la sexualité (Peate, 2012; Tunstall et Henry, 1996). Le développement et le maintien d’une alliance thérapeutique basée sur l’empathie, l’écoute et la confiance sont aussi des stratégies qui peuvent aider les professionnels de la santé à déceler des problématiques sexuelles chez leurs patients (Fielo et Warren, 1997; Scott, 2002). Finalement, un moyen intéressant pour mettre en lumière les enjeux qui touchent la sexualité des aînés est d’agir en tant qu’agent de changement pour développer de nouveaux programmes et de nouvelles politiques en lien avec la santé sexuelle des aînés (Steele, 1998). Ce modèle présente quatre niveaux d’intervention, du plus simple au plus complexe, permettant aux intervenants de gérer les problématiques du patient en fonction de leur propre niveau de confort et d’expertise (Wallace, 2008). [suite page 24] Erg-go! REVUE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC FÉVRIER 2 MWӓˍ