(Les technologies mobiles au service de l’autonomie : Suite)
2. Les TA compensent, en partie, les atteintes sur le
plan de la mémoire prospective (Carey, et coll.,
2005; de Joode, et coll., 2010).
3. Les TA facilitent les transitions occupationnelles
reliées à l’âge adulte (Wennberg et Kjelberg, 2010;
Stewart et coll., 2010).
4. Que les professionnels et les usagers voient
majoritairement des bénéfices à l’utilisation des
TA, mais font ressortir quelques barrières telles
que le coût, la présence d’un environnement social
non favorable, l’âge, l’inconfort des professionnels
à encadrer les clients à l’utilisation de TA ou encore
le fait de n’avoir jamais été en contact avec les TA
(Wennberg et Kjelberg, 2010; de Joode, et coll.,
2010; Verdonschot, et coll., 2009).
En somme, les auteurs s’entendent pour dire que
cette clientèle a beaucoup à gagner avec l’utilisation
au quotidien de ces technologies. De mon côté, j’ai
remarqué que l’utilisation de ces outils technologiques normalise et motive les clients de même que
les gens qui les entourent. Toutefois, il faut considérer un certain temps d’appropriation pour le client et
de nombreux ajustements pour les cliniciens afin
d’arriver à un produit adapté à chacun. Donc, en tant
qu’ergothérapeute, nous avons un rôle important à
jouer pour choisir et favoriser l’utilisation judicieuse
des technologies en s’assurant qu’elles soient les
plus adaptées possible à nos clients.
UN MODÈLE THÉORIQUE POUR GUIDER NOTRE CHOIX
La complexité de choisir une technologie (ce qui
inclut aussi ses composantes, par exemple dans le
cas des applications) correspondant aux besoins
spécifiques d’une personne est une préoccupation
pour les cliniciens (Scherer, 2005). Le Modèle de
correspondance entre la personne et la technologie
ici présenté est une adaptation et une traduction
libre du modèle de l’Institut Matching Person et
Technology, Inc. (voir Figure 1). Il permet de cibler les
éléments principaux à prendre en considération, soit
les caractéristiques de la technologie (la performance, le coût, le confort, le transport, l’apparence
et l’accessibilité), du milieu (les aspects culturel,
physique, économique, politique et législatif ainsi
que les attitudes des personnes à l’égard de la technologie) et de la personne (ses capacités, son utilisation antérieure de technologies, sa motivation, sa
préparation, ses habitudes de vie et ses attentes),
éléments illustrés à la Figure 1 (Boisvert, 2012). Les
concepts qui sont en périphérie du modèle servent
de guide pour définir les actions de l’intervenant :
1) l’évaluation des besoins de la personne en fonction des trois éléments principaux, soit les caractéristiques de la technologie, du milieu et de la personne;
2) la sélection et l’adaptation de la technologie
appropriée à la situation de vie de la personne et
finalement,
3) son utilisation dans le milieu de vie de la personne
(Boisvert, 2012).
Figure 1. Traduction libre et adaptation du Modèle de correspondance entre la personne et la technologie de
l’Institut Matching Person et Technology, Inc. (Scherer, 2005, p. 734). (Tiré de Boisvert, 2012)
Donc, par exemple, j’ai choisi de travailler avec une
tablette électronique pour un client ayant un
syndrome de Down avec une DI légère vu la disponibilité de l’appareil dans son environnement, sa motivation et le fait qu’il possède des difficultés de dextérité fine (grosseur de l’appareil). Pour personnaliser
sa tablette, j’ai choisi les applications en relation avec
son désir d’aller vivre en appartement supervisé et
ses défis occupationnels (l’application Marti pour
faire son lavage, préparer des repas simples à la mijoteuse, pratiquer les concepts du paiement prudent
et les applications; Forgetful, Reminder et Minuteur
+ pour être à l’heure pour prendre son transport
adapté et le respect du temps de cui