FÉVRIER 2015_NO.4 | Page 16

(Les technologies mobiles au service de l’autonomie : Suite) 2. Les TA compensent, en partie, les atteintes sur le plan de la mémoire prospective (Carey, et coll., 2005; de Joode, et coll., 2010). 3. Les TA facilitent les transitions occupationnelles reliées à l’âge adulte (Wennberg et Kjelberg, 2010; Stewart et coll., 2010). 4. Que les professionnels et les usagers voient majoritairement des bénéfices à l’utilisation des TA, mais font ressortir quelques barrières telles que le coût, la présence d’un environnement social non favorable, l’âge, l’inconfort des professionnels à encadrer les clients à l’utilisation de TA ou encore le fait de n’avoir jamais été en contact avec les TA (Wennberg et Kjelberg, 2010; de Joode, et coll., 2010; Verdonschot, et coll., 2009). En somme, les auteurs s’entendent pour dire que cette clientèle a beaucoup à gagner avec l’utilisation au quotidien de ces technologies. De mon côté, j’ai remarqué que l’utilisation de ces outils technologiques normalise et motive les clients de même que les gens qui les entourent. Toutefois, il faut considérer un certain temps d’appropriation pour le client et de nombreux ajustements pour les cliniciens afin d’arriver à un produit adapté à chacun. Donc, en tant qu’ergothérapeute, nous avons un rôle important à jouer pour choisir et favoriser l’utilisation judicieuse des technologies en s’assurant qu’elles soient les plus adaptées possible à nos clients. UN MODÈLE THÉORIQUE POUR GUIDER NOTRE CHOIX La complexité de choisir une technologie (ce qui inclut aussi ses composantes, par exemple dans le cas des applications) correspondant aux besoins spécifiques d’une personne est une préoccupation pour les cliniciens (Scherer, 2005). Le Modèle de correspondance entre la personne et la technologie ici présenté est une adaptation et une traduction libre du modèle de l’Institut Matching Person et Technology, Inc. (voir Figure 1). Il permet de cibler les éléments principaux à prendre en considération, soit les caractéristiques de la technologie (la performance, le coût, le confort, le transport, l’apparence et l’accessibilité), du milieu (les aspects culturel, physique, économique, politique et législatif ainsi que les attitudes des personnes à l’égard de la technologie) et de la personne (ses capacités, son utilisation antérieure de technologies, sa motivation, sa préparation, ses habitudes de vie et ses attentes), éléments illustrés à la Figure 1 (Boisvert, 2012). Les concepts qui sont en périphérie du modèle servent de guide pour définir les actions de l’intervenant : 1) l’évaluation des besoins de la personne en fonction des trois éléments principaux, soit les caractéristiques de la technologie, du milieu et de la personne; 2) la sélection et l’adaptation de la technologie appropriée à la situation de vie de la personne et finalement, 3) son utilisation dans le milieu de vie de la personne (Boisvert, 2012). Figure 1. Traduction libre et adaptation du Modèle de correspondance entre la personne et la technologie de l’Institut Matching Person et Technology, Inc. (Scherer, 2005, p. 734). (Tiré de Boisvert, 2012) Donc, par exemple, j’ai choisi de travailler avec une tablette électronique pour un client ayant un syndrome de Down avec une DI légère vu la disponibilité de l’appareil dans son environnement, sa motivation et le fait qu’il possède des difficultés de dextérité fine (grosseur de l’appareil). Pour personnaliser sa tablette, j’ai choisi les applications en relation avec son désir d’aller vivre en appartement supervisé et ses défis occupationnels (l’application Marti pour faire son lavage, préparer des repas simples à la mijoteuse, pratiquer les concepts du paiement prudent et les applications; Forgetful, Reminder et Minuteur + pour être à l’heure pour prendre son transport adapté et le respect du temps de cui