Flèche Magazine 7e Édition (Automne 2016) | Page 15

André Robitaille Divertir intelligemment Le moins que l’on puisse dire est que tu es un homme comblé par ton métier ! Oui, vraiment. Je suis sorti de l’École nationale en 1989 et depuis ce temps, je fais ce que je fais aujourd’hui, c’est-à-dire des émissions de télé variétés et du théâtre. Tout le temps. Et j’en suis fier, c’est mon orgueil. Quand je suis sorti de l’école, René Richard Cyr m’a engagé pour jouer dans Un simple soldat au Théâtre Denise-Pelletier puis en tournée au TPQ – avec Gildor Roy, Jean Lajeunesse, Louise Latraverse et Patrice Coquereau, entre autres –, et j’ai commencé à participer à l’émission 100 limite. Le 7 septembre dernier, sur le site des archives de Radio-Canada, on a mentionné qu’il y avait 25 ans, en ce jour, que Vazimolo débutait en ondes. J’ai trouvé ça cute. Est-ce qu’il y a des moments, même si tu as un horaire très chargé, où tu t’ennuies de jouer, de faire plus de place au comédien en toi ? Je mène les deux de front, soit mon métier d’animateur et de comédien, mais je me demande souvent si je lâchais l’une des sphères, est-ce que l’autre irait plus loin ? Et c’est surtout au chapitre de l’acteur. Si j’arrêtais d’être animateur, peut-être que l’acteur s’épanouirait plus. Genre travailler sur un film, une télésérie. Ou peutêtre que je ne travaillerais pas, ça c’est le mystère. J’ai eu la chance qu’on m’offre parfois des trucs et en regardant mon agenda, je me dis que ce ne serait pas honnête, pas possible… Mais j’ai quand même joué dans 30 vies avec Mariloup Wolfe où je n’avais pas le premier rôle. Justement, les téléspectateurs t’ont aimé dans ce rôle-là et j’ai l’impression que certains avaient oublié que tu étais aussi comédien ! Oui, et c’est ça qui est dur, qui est risqué, mais il faut que j’assume mon risque, de m’afficher autant en moi-même à titre d’animateur. Je suis heureux dans mon rôle d’animateur, mais l’animateur est meilleur quand il a joué la veille! Tu comprends ? J’ai joué dans Le dîner de cons durant deux ans, tout en faisant Entrée principale et Les enfants de la télé, j’étais débordé mais je pense que j’étais plus équilibré comme communicateur. J’ai aussi une compagnie de théâtre où je prends mon pied en production théâtrale sans être sur scène. J’ai fait la mise en scène de La galère, je prépare un autre truc pour l’an prochain et j’ai aussi des projets de théâtre qui s’en viennent. Tout ça me fait du bien. J’aime être dans une salle de répétition, il faut que ça bouge. Parlons des Enfants de la télé. Quand Véro est part ie, tout le monde se disait… Qui va aller se casser la gueule ?… …en fait, je voulais plutôt dire qu’on se demandait qui allait être choisi, qui allait accepter de relever le défi ! Quatre ans plus tard, tu peux dire mission accomplie ! «Quand j’ouvre ma télé et que je regarde des émissions faites aux États-Unis et chez nous, je trouve que des gens se valorisent à seulement faire du funny. Moi, j’aime le funny qui a du contenu.» 15 L’artdevivre… L’outaouais !