Flashmag Digizine Edition Issue 69 May 2017 | Page 29

Comment, avez-vous finalement atterri dans le style ?

Figure de l'activisme culturel de la fin des années 80, je suis arrivé à la mode d’une façon originale et intéressante, par le biais de la peinture et de l’Art vivant. La musique m’a beaucoup inspiré. Mon premier concept est un assemblage de tissus et de peaux travaillés, dans un esprit du recyclage du cuir daim vintage que j’anoblie en donnant une seconde vie aux matières.

En 1992, vous lancez votre griffe Baifall Dream. Qu’est-ce qui vous a inspiré ce nom ? Et c’est quoi, la philosophie derrière ce concept ?

Je signe mes créations Baïfall Dream, le rêve des couleurs et je fédère un collectif d’artistes Baïfall Dream & The Human Tribe autour de ma marque réalisée en atelier réunissant la mode, la peinture et la musique : un partage d’artistes et une philosophie qui symbolise le dialogue et la diversité des cultures.

On remarque que le fond de Baïfall Dream, est une espèce de patchwork sur les matériaux comme le cuir ou le daim avec ce style quel message voulez-vous passer ?

Je travaille les matières nobles, comme le mode d’assemblage du tissu mythique du patchwork.

J’aime la vibration de la peau, c’est une manière de retrouver mon Afrique, de l’amener à se rapprocher d’autres origines et cultures. Ma collection s’adresse à des femmes élégantes et modernes, à la recherche d’un esprit vintage ethnique, un style unique et exclusif qui consiste à fusionner les genres et à aborder les couleurs et les matières nobles de manière subtile. Je démontre ainsi à travers mon parcours que l’Art est multiple et mouvant.

Lorsque l’on vous donne l’étiquette de modéliste vous la rechignez en estimant je cite « Qui dit mode dit démodé. Je ne suis pas allé là où ils m’attendaient. Je ne fais pas des chiffons mais des œuvres. » Qu’est-ce que cela sous-entend que vos œuvres ne sont pas faites pour être portées, mais simplement contemplées ou alors que lorsque que l’on décide de les porter, forcement on adhère à une certaine idée de l’Art qui n’a pas de prix ?

Ma mode est un style innovant en créant des tendances. C’est un véritable travail d’Art confidentiel et personnalisé. J’ai initié une atmosphère toute particulière à mes œuvres d’Art mobiles, une essence Street-Afro-Pop-Art prolifique et vivante, qui lui est bien propre. Une philosophie qui symbolise la diversité des cultures mondiales. De nombreuses personnalités s’approprient mes créations, et sont fidèles à mon Art. Baïfall Dream est la mode portée qui porte la World Culture Couture : De l’Art porté.

Vous avez très tôt compris qu’il fallait allouer à votre affaire, un cadre conviviale en ouvrant un salon de thé qui aide à créer un dialogue social, en dehors de l’aspect commercial. Pensez-vous que cela a aidé à un meilleur échange ; aussi bien entre la diaspora africaine en France, tout comme avec les ressortissants de votre pays d’accueil ?

Je suis généreux dans l’approche de ma création, qu’à l’égard du Sénégal, de l’Afrique en général et de sa diaspora. L’ouverture du Salon de Thé Galerie Le Theranga, un lieu où les cultures se brassent, permet aux jeunes artistes de participer à la scène éphémère et à l’exposition d’Art et de culture. Une initiative visant à promouvoir la richesse et la diversité des cultures, un véritable dialogue des cultures

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