Flashmag Digizine Edition Issue 69 May 2017 | Page 18

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dans le monde entier, un projet média multi-plateforme inspiré par Nicholas Kristof,et le livre de Sheryl WuDunn. En septembre 2012, vous avez également assisté au train Africa Express avec Damon Albarn, Rokia Traoré, Baaba Maal, Amadou et Mariam, Nicolas Jaar et les Noisettes, entre autres. Le spectacle a abouti à un concert au Granary square de Londres, où vous jouerez avec Paul McCartney comment avez-vous vécu cette expérience ?

Comme je l’ai dit les artistes se reconnaissent entre eux, à un moment il n’y a plus d’âge, c’est une question de sensibilité, et on se rend compte que si la planète va bien nous on va bien aussi, et si elle va mal nous on ne peut pas chanter. Ça parait simple mais c’est un travail de fond de méditation. Il faut aller chercher au fond de son âme, pour toucher les âmes des autres ; et très peu d’artistes ont ça. Et quand on est ensemble personne n’est star, on est tous les enfants de ce monde. Et cela rassure quand à 28 ans tu vis ce genre d’expériences, tu comprends que tu as la réponse à ce que tu cherches.

Vous êtes l’une des plus fidèles représentante de la culture Africaine dans le monde ; à partir de votre expérience personnelle, comment la culture africaine est perçue par les peuples non africains, devant lesquels vous vous êtes produite ? y a-t-il moyen d’améliorer cette image de la culture africaine dans le monde, si oui de quelle manière ?

Moi je pense qu’au niveau où nous sommes, Angélique Kidjo, Oumou Sangaré, Rokia Traoré Salif Keita, tous ces artistes qui sont dans la world music, le public nous respecte beaucoup, je pense que le Mali a acquis ses lettres de noblesse au niveau mondial. En gagnant pas mal de Grammy par exemple. Pour le reste du continent et à la jeune génération j’aimerais dire que, si nous voulons que cette culture continue d’être respectée, il y a des éléments importants que nous devions préserver essayer de chanter en nos langue. Essayons de ne pas faire dans le gospel par ce que les américains le font déjà assez bien. N’essayons pas d’être la copie des autres restons originaux. Montrons au monde notre culture, vous savez avec nos Kora nos Ngoni nos balafon, on a toujours été respecté, je crois que l’astuce c’est de rester

authentique. On a besoin de voir l’Africain, comme l’Africain qui joue une musique respectable directement inspirée de son terroir. L’amélioration je pense ne viens pas du reste du monde car le monde nous respecte déjà, elle devrait plutôt venir de nous, en respectant nous-même, qui nous sommes. En tout cas c’est ce que je pense c’est peut-être à débattre.

En tout cas moi je suis d’accord avec vous. La sagesse africaine dit bien que c’est plus difficile d’être quelqu’un d’autre que d’être soi-même.

Voilà on s’est compris.

Votre pays d’origine le Mali et votre pays de naissance la Côte-d’Ivoire, ont connu des évènements dramatiques ces dernières années. En tant qu’artiste pensez-vous que vous avez votre mot à dire prendre des actions dans le rétablissement de la Paix et à la sensibilisation des masses ?

Bien sûr on a tous un grand rôle à jouer, c’est comme en 2012 au Mali avec la chanson Maliko, un collectif d’artistes s’est réuni afin de sensibiliser les gens, pour donner une chance à la paix. Le Mali allait vers une histoire de génocide nord sud, encore une fois. Je suis allé au Mali, je me suis joint à tous les autres chanteurs, Tiken Jah, Salif keita tout le monde… et comme il n’y avait pas de chef d’état, les artistes ont été la voix de l’état. On s’est levé, et on a dit au peuple, tu veux tuer ton voisin, par ce que l’autre est venu te dire qu’il est mauvais ? s’il était mauvais tu as vécu avec lui pendant des siècles pourquoi tu ne t’ais pas rendu compte. Tu es assez intelligent pour réfléchir par toi-même. On a utilisé la musique, la métaphore des petites phrases pour réveiller la conscience des gens, et cela a marché.