Flashmag Digizine Edition Issue 99 November 2019 | Page 11

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La neutralité de l’internet, l’harmonisation des droits, l’expression du « 5eme pouvoir », ne sont indemnes des pressions commerciales et politiques. Les efforts entrepris sur la cybersécurité, et le rôle de l’ICANN l’internet Corporation for Assigned Names and Numbers qui a un pouvoir d’influence important puisque c’est lui qui attribue les noms de domaine au niveau mondial, reste insuffisants, et surtout sont critiquables.

Une organisation de droit californien chargée de veiller au bon fonctionnement d’un réseau global prête à confusion, car l’ ICANN normalement a le caractère d’une organisation internationale, et devait être soumis au droit international, mieux défini par les organismes comme les nations unies. et pire la mainmise du gouvernement américain qui a créé cet organisme qui est sous contrat avec le ministère du commerce des Etats-Unis son directeur étant souvent choisi par Washington, pose encore plus de questions. En cas de guerre économique grave les américains pourraient bien de manière unilatérale décider de déconnecter tout un pays de l’internet et ruiner ainsi les commerce en ligne d’un pays comme la Chine ou la Russie qu’ils estiment être leurs rivaux. Sur les 13 Instances de serveurs racines du DNS, 10 sont gérées par des organismes étasuniens sous contrat avec le gouvernement américain. Un serveur est géré par un organisme suédois, un autre par un organisme japonais et puis le dernier par le registre européen basé aux Pays-Bas.

. Avec le potentiel de black-out des Etats-Unis il était normal qu’un pays comme la Russie se dote d’une arme ultime, électromagnétique capable d’infliger les mêmes dommages aux Etats-Unis un principe de réciprocité digne de la dissuasion nucléaire de la guerre froide. En dehors du droit de réciprocité, la Russie depuis travail sur un projet d’isolation de son réseau internet pour se défaire ainsi de l’emprise américaine. En février 2019, un projet de loi dit « sur l’isolement du segment russe de l’Internet » a été adopté en première lecture à la Douma (334 voix pour contre 47 contre) à l’initiative des sénateurs Klichas et Bokova et du député Lugovoï. En Chine la création du Great firewall of China répond aux mêmes préoccupations de souveraineté numérique.

De nos jours les internautes se plaignent du manque de confiance qu’ils ont envers les entités cybernétiques Tels que les GAFA, mais très peu savent que depuis le début des recherches sur l’internet et le développement de l’informatique, il existe une grande connivence qui lie aussi les bien les universités et instituts de recherche que les compagnies technologiques qui depuis les années 70 ont toujours travaillé en étroite collaboration pendant et après la guerre la froide avec le gouvernement américain. Aussi il est logique que les créations comme Facebook ou Google voire même Apple, et Microsoft, face en quelque sorte allégeance au gouvernement américain qui quelque par avec le DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) a grandement contribué à leur développement dans la technologie numérique et l’internet. Les accusations de collusion de Huawei avec le gouvernement Chinois, n’ont rien de nouveau, la technologie de pointe est un secteur stratégique dans toutes les nations du monde.

En dehors du point de vue technique l’internet fonctionne grace aux ressources naturelles qui aident à concevoir la logistique. Aussi les lanthanides , sont cruciaux dans la fabrication de matériels technologiques. Les réserves mondiales de ces matériaux sont détenues pour moitié par la Chine, puis les Etats-Unis et la Russie et dans une moindre mesure, le Canada et l’Amérique du Sud. Le « coltan » est une autre de ses ressources précieuses, il est très utilisé dans la fabrication des condensateurs et des composants des téléphones portables ou des ordinateurs. 70% des réserves mondiales de ce composant sont détenues par la République démocratique du Congo. Aussi si les chinois et les américains peuvent négocier leurs ressources naturelles au prix fort ce n’est pas le cas pour la république démocratique du Congo qui depuis est en proie à la prédation des multinationales étrangères qui font main basse sur ses richesses tout en déstabilisant le pays. Un Etat faible et peu structuré est une aubaine pour la capitalisation des profits, les rançons payées aux chefs de guerre pour l’exploitation des ressources, étant un micron de la taxation normale que réclamerait un pays souverain. Et pire dans le recyclage des déchets toxiques issus de l’utilisation de l’internet c’est encore les pays sous-développés qui deviennent la poubelle du monde développé, avec les conséquences que l’on connait aussi bien sur l’environnement que sur la santé des populations.

Hubert Marlin

Journaliste