Flashmag Digizine Edition Issue 96 August 2019 | Page 33

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Regina Hall avec son prix lors du Festival insternational du film de Seattle

pensais pas en terme de niveau ou de réussite sociale, je voulais juste faire ce que j’aimais dans ce domaine.

Vos créations sont portées par des personnalités des plus célèbres dans ce monde, d’Élizabeth Tchoungui jusqu’à Angela Bassett, avez-vous le sentiment du devoir accompli, ou alors vous pensez que vous avez encore plusieurs autres objectifs à atteindre ?

Je ne raisonne pas en terme de devoirs ou d’objectifs, mais il y a encore beaucoup de choses que j’aimerais réaliser bien sûr.

Parlant de Mbeuk Idourrou votre nouvelle Collection Automne Hiver 2019 -2020. Que signifie ce terme pourquoi l’avez-vous choisi pour cette collection ?

: Cela signifie « Celle ou celui qui porte un vêtement qui en impose ». C’est venu d’une réflexion sur la notion de haute Couture occidentale et ce qui serait son équivalent en Afrique. Cette idée du vêtement qui ajoute à son statut culturel, personnel, social, mais cela prend des formes différentes sur le continent africain et en Europe .

Quels sont les thèmes qui ont inspiré cette collection et quels tissus avez-vous utilisé pour la réaliser ? Et comment s’est déroulé le processus de réalisation de Mbeuk Idourrou

L’idée de départ était donc la confrontation entre l’idée du grand boubou africain et donc des notions de volume, de quantité de tissus, d’effet décoratif, de coupes au carré…etc, et l’idée de la notion du tailoring, de l’excellence et de la précision de la coupe, du rapport au corps occidental. Ensuite il est très difficile d’expliquer le processus complet de création d’une collection, parce qu’il y a des chemins détournés, parfois le hasard…etc.

Vous êtes un grand adepte de la revalorisation des tissus traditionnels africains. Selon vous aujourd’hui où l’on pense de plus en plus trouver des tissus alternatifs peu polluants l’Afrique a-t-

-elle mieux à proposer dans le domaine du tissu bio ?

Pour moi c’est certain, la production de tissus respectueux de l’environnement et des hommes qui les fabriquent est l’avenir pour l’Afrique, et pourtant aujourd’hui c’est extrêmement difficile de trouver des fils ou des tissus bio en Afrique, alors même que nos anciens fils de coton teints artisanalement étaient proche du bio. Mais on ne les trouve presque plus et nombreux sont les tisserands qui se rebattent sur des fibres artificielles ou synthétiques qui viennent parfois d’Asie, alors que le coton pousse en Afrique. Il y a vraiment tout une filière à mettre en place autour des fibres bios, en particulier le coton, et de leur transformation, à mettre en place sur le continent africain.

Pour un adepte de la mode comme vous c’est quoi la définition de la beauté ? y a-t-il une différence entre le luxe, et le beau ?

Imane Ayissi : Le définition de la beauté est une question hautement philosophique, il faudrait plus d’une journée pour en débattre. En revanche il y a beaucoup de différences entre le luxe et la beauté. Il y a beaucoup de définitions différentes du luxe aujourd’hui, mais le luxe est tout de même lié à la notion de rareté et de prix élevé, alors que la beauté peut-être gratuite et parfois visible, quand on sait regarder, tout autour de nous.

Vous avez été longtemps Mannequin et avez connu un succès certain défilant pour les plus grands couturiers du monde à votre avis les mannequins de couleur aujourd’hui ont-ils plus d’opportunités qu’a votre époque ?

Je ne sais pas. Il est vrai qu’il y a un vrai engouement des grandes marques de mode et de luxe en ce moment pour des mannequins à la peau très foncée et au type de beauté très africain, et c’est tant mieux. Adut Akech par exemple, qui est vraiment d’une grande beauté il faut le dire, truste toutes les couvertures des plus grands magazines en ce moment et est le visage d’un parfum de couturier italien. Mais dans les années 90 il y avait déjà beaucoup de