Flashmag Digizine Edition Issue 67 March 2017 | Page 34

...............34...............

ECONOGRAM

Est-il possible de sortir

du Franc CFA ?

ENQUETE

Le franc CFA reste indéboulonnable malgré le fait qu’il fasse la une de la presse chaque fois. Ces dernières années le journalisme social en a mis une pression plus grande, en l’indexant comme le dernier boulet de l’esclavage des africains, citadelle imprenable de la colonisation française en Afrique. Le débat fait rage sur la toile, ça chambre dans les chaudières des taudis de Bamako à Douala, les peuplades d’Afrique noire francophone en ont marre, pour la plupart de cette strangulation honteuse qui freine leur développement, alors que l’élite qui la gouverne semble plutôt circonscrite, refusant d’apporter des réponses concrètes à une situation, qui en dédouanant une partie de leur bilan économique ne prouverait pas moins leur collaboration ignoble au système Nazi de spoliation de l’Afrique dite Francophone. Le Franc CFA doit sa fragile et coûteuse stabilité à sa subordination à l´Euro auquel il est arrimé. Les différents blocs de la zone franc ont un compte d´opération logée au Trésor Public français où les réserves sont stockées comme dans un compte courant avec droit de découvert.

Au nom de cette "stabilité", 65% de l’argent généré par les économies de ces pays y transite sous forme de placement pour servir l´économie française qui joue les assureurs, au détriment des économies africaines, qui en générale ne sont pas autorisées à atteindre un certain seuil dans les dépenses de développement. Quand on accuse ces derniers ne pas utiliser l’argent qui leur est du, au trésor français, très peu d’économistes sont au courant de cette interdiction qui est le corolaire des programmes de contrôle du fond monétaire international sur les pays de la zone franc. Il en découle que des 35 pourcent de l’argent qui leur est autorisé, ils dépensent rarement plus de 15 pourcent dans le réel. Les experts précisent qu’environ 400 milliards d’euro sont pris à l’Afrique francophone tous les ans avec ce stratagème. Une manne monétaire qui utilisée à bon escient en un seul exercice aurait à jamais changé la face du continent.

Les cris d’orfraie du peuple semblent ne pas ébranler la caravane qui ne cesse d’avancer de manière implacable broyant au passage la vie de plus de 150 millions d’individus. Hypothéquant celle de ceux qui naissent ou qui n’ont pas encore vu le jour. La frustration du sentiment d’impuissance est d’une épaisseur à couper au couteau. Le peuple peut pleurer gémir manifester organiser les conférences rien ne change. Ce n’est pas lui qui a le pouvoir décision sur la politique monétaire du pays et ceux qui détiennent le pouvoir politique semblent ne prêter que sourde oreille. On en vient à deviner qu’ils le font, soit par peur de représailles dans ce cas ils ne sont pas digne de diriger leur pays s’ils ne peuvent pas protéger