Flashmag Digizine Edition Issue 114 February 2021 | Page 20

Après que son Mouvement national congolais soit arrivé en tête des législatives de mai 1960, Patrice Lumumba devient le premier premier ministre de la République du Congo (RDC). Considéré comme un homme de gauche radical, sa présence inquiète les puissances occidentales et la Belgique de qui la RDC a acquis l’indépendance le 30 juin de la même année . Particulièrement critique à l'endroit du colonialisme, le discours que Lumumba prononce le même jour indispose d'ailleurs le souverain belge, Baudouin 1er. Dès juillet, une violente mutinerie de soldats congolais contre des officiers belges toujours sur place provoque une instabilité qui va vite s’accentuer. Des troupes belges sont envoyées à Léopoldville (Actuel Kinshasa), la capitale, et au Katanga, une province minière qui déclare son indépendance le 11 juillet sous Moïse Tshombé. Des milliers de Belges s’y sont réfugiés. Lumumba demande de l’aide, notamment aux États-Unis, aux Nations unies et à l’Union soviétique, pour bloquer cette sécession. Des conseillers soviétiques arrivent en RDC alors que les troupes onusiennes sont sur place le 14 juillet. En pleine guerre froide, le recours aux Soviétiques accentue les tensions. Le président Joseph Kasa-Vubu révoque Lumumba le 5 septembre. Puis, le 14, le chef d’état-major de l’armée, Joseph-Désiré Mobutu, prend le pouvoir avec l’appui de puissances occidentales. Assigné à résidence, Lumumba s’échappe, avant d’être arrêté en décembre 1960 puis transféré le mois suivant à Élisabethville (actuelle Lubumbashi), au Katanga. Il y est exécuté le 17 janvier 1961 avec deux autres alliés politiques, Maurice Mpolo et Joseph Okito, en présence de politiciens katangais et de Belges. Cette nouvelle ne sera rendue publique qu’en février. Des partisans de l’ex-premier ministre tenteront une rébellion, mais seront vaincus par les troupes de Mobutu. En 2002, le ministre des Affaires étrangères de Belgique s’excusera pour le rôle de son pays dans cette tragédie. Considéré comme le père de l’indépendance, Lumumba sera réhabilité comme un héros national, en 1966, le 17 janvier devenant même un jour férié en son honneur. Ceci sous la présidence de Mobutu Sese Seko. Le maréchal avait sûrement mauvaise conscience après avoir joué un rôle, direct ou indirect, dans la mise à mort de celui qui avait fait de lui le chef d’état-major des forces armées congolaises après une série de mutineries suscitées par la Belgique, qui soufflait discrètement sur les braises depuis l’accession du pays à l’indépendance.

Le 17 janvier 1961, le Premier ministre déchu du Congo, Patrice Lumumba, 35 ans, était assassiné au Katanga avec ses deux co-détenus Maurice Mpolo et Joseph Okito. Le jeu de décisions qui a conduit à cette issue fatale fait toujours, soixante ans après, l’objet de débats entre historiens. Une chose en revanche est sûre: cette mise à mort est intervenue après plusieurs mois de complots et d’intrigues. Au fil de l’année 1960, le camp occidental s’est persuadé que Lumumba était un homme dangereux et s’est convaincu qu’il fallait le neutraliser politiquement ou même l’assassiner.

Bruxelles, 27 janvier 1960. La table-ronde belgo-congolaise est ouverte depuis une semaine. Il s’agit maintenant de déterminer la date de l’indépendance. L’atmosphère s’est électrisée avec l’arrivée, dans les rangs de la délégation congolaise d’un jeune politique qui concentre les regards, Patrice Lumumba, tout juste libéré de sa cellule de Stanleyville( actuelle Kisangani) Il porte encore des bandages autour des poignets.

En fin de séance, ce mercredi, le porte-parole du Front congolais Jean Bolikango tente le tout pour le tout : « La date de l’indépendance sera le 30 juin 1960 ». Placées au pied du mur, les autorités belges acceptent. La fin d’après-midi est festive. Dans quelques heures, Kabasele et l’African Jazz vont jouer pour la première fois sur scène leur nouvelle création « Indépendance Chacha » lors d’un « bal de l’indépendance » à l’hôtel Plazza de Bruxelles, là où la délégation africaine a été installée. Pour l’heure, les délégués africains ont convoqué une conférence de presse dans les sous-sols d’un grand hôtel de la place. Patrice Lumumba est celui qui prend la parole le premier. C’est également celui qui referme la conférence. Les jours de travaux qui vont suivre vont confirmer ce positionnement au cœur des débats.

Körinn "Traversée "

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