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Avec ce genre de politique manipulative, il est facile de comprendre que l’état policier se donne les moyens de la violence, en se créant des ennemis factices pour créer un cadre légal, où il exerce plus de violence, tout en retirant les droits à la population qui doit se soumettre à de nouvelles logiques répressives, pour dit-on assurer sa sécurité.
En définitive, il est important de comprendre que les fondements de la violence pour but politique ont toujours été de passer un message, frapper les esprits, afin de provoquer les dynamiques de changement d’une situation jugée injuste par les militants de la violence. Cependant la condition impérative est de ne pas franchir un certain seuil, au-delà duquel la violence deviendrait contre-productive, dans la perspective de négociation vers le changement ; parce qu’elle déclencherait l’apparition de réflexes sécuritaires susceptibles de faire passer au second plan les problèmes de fond qu’on avait voulu imposer sur le devant de la scène. Pareillement, la violence incontrôlée risquerait de légitimer en réponse, un recours à la force, susceptible d’enclencher un scénario d’escalade plus difficilement maîtrisable. Aussi, il est important de comprendre que lorsque la violence traverse ce cap contreproductif, elle n’est pas toujours le fait des agents du changement légitime, qui n’ont pas su calculer les risques et maitriser la violence, mais trop souvent elle est due à la réaction des agents du statu quo qui en manipulant la violence, en l’encourageant, ou en laissant se produire des attentats qu’ils peuvent stopper, veulent plutôt en finir avec une manière de penser en la discréditant pour toujours, et gagner ainsi la bataille de la violence.
Hubert Marlin
Journaliste
Sources : De la violence politique en démocratie - Denis Merklen
Dans Cités 2012/2 (n° 50), pages 57 à 73
The intercept - Trevor Aaronson – The Sting March 16 2015
Protestations à Brooklyn New york