Flashmag Digizine Edition Issue 110 October 2020 | Page 11

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Gabon en 2016 et au Cameroun en 2018. De la même manière, on peut imaginer qu’avec l’opportunité accordé à Donald Trump par le décès de la juge à la cour suprême Ruth Bader Ginsburg, en cas de contentieux électoral demandant à ce que la cour suprême, se prononce les juges à tendance républicaine, seraient majoritaires et pourraient bien apporter une aide déterminante à la réélection de Donald Trump.

Au demeurant en Afrique la monarchisation des états est palpable depuis les indépendances des années 60. Malgré le hiatus des années 90 avec l’entrée en vigueur du multipartisme, les monarques sont de retour aussi bien au Congo Brazzaville, au Gabon au Togo, au Cameroun en Ouganda, au Rwanda, en Guinée équatoriale et même en Guinée Conakry et en Cote d’Ivoire où récemment la volonté des « présidents régnants » de se maintenir au pouvoir s’est manifestée par une manipulation de la constitution.

En Europe, et en Asie, notamment en France où le président détient de pouvoirs énormes, en Russie où Vladimir Poutine entend lever la limitation des mandats, un fait qui depuis est acté par Xi Jinping en Chine, et dans une moindre mesure l’Allemagne où il n’y a pas de limitation des mandats présidentiels, les républiques monarchiques qui octroient d’énormes pouvoir au président, sont grandement ancrées dans la vie politique, et rien ne prouve que la tendance devrait changer dans un futur proche. Au Canada et en Angleterre, les systèmes parlementaires semblent offrir une approche plus apaisée. Malgré l'énorme pouvoir discrétionnaire des premiers ministres, il existe un réel contrôle sur la manière dont ils exercent le pouvoir

En Amérique, la monarchisation de la république constitutionnelle que sont les Etats -unis est plus évidente, depuis les années 2000 avec l’élection mouvementé de George Bush Jr. Contre Al Gore qui lui aussi venait de ce qu’il ya lieu d’appeler, une famille de l’aristocratie américaine, et les attentats du 11 septembre 2001 qui ont ouvert une ère d’autocratie mondiale assumée. Logiquement on ne devrait plus parler de monarchie américaine, mais d’empire américain à l’échelle planétaire, car le dictat Etats-uniens dans les affaires du monde, n’est rien d’autre qu’un attribut essentiel de la monarchie. Et pire, sous l’ère Trump, on voit clairement que, comme dans les monarchies présidentielles tiersmondistes, les membres de la famille directe du président, occupent des postes importants dans l’appareil étatique. Alors que dans l’administration Obama et comme dans toutes les autres administrations, les membres de famille des personnalités dirigeantes s’illustraient plus dans le trafic d’influence, et le népotisme, comme dans le cas de l’implication de Beau Biden, fils de Joe Biden, dans des affaires opaques dans le secteur du pétrole en Ukraine, sous la bienveillance de son père de vice-président, qui n’avait pas hésité d’utiliser l’appareil de l’Etat pour faire pression, afin de mettre fin aux menaces de poursuite judiciaire contre les allégations de malversations financières de son fils en Ukraine.

Pareillement l’accroissement des pouvoirs de la monarchie mondiale américaine, s’est accompagnée depuis par une destruction progressive et réelle du champ d’application du droit international, et du système des organisations internationales, aussi bien comme récemment à l’OMS, à l’organisation mondiale du commerce, ou aux Nations-Unis, il y a une réelle volonté des Etats-Unis de substituer le droit international par le droit américain, qui hélas ne s’applique pas toujours avec équité, mais avec une préséance perverse des intérêts des Etats-Unis sur les citoyens des autres pays du monde. Ils ne se passe plus d’année sans que les Etats-Unis exécutent extra judiciairement les citoyens d’un pays x, ou décident de kidnapper et de juger aux Etats-Unis des citoyens des pays souverains alors que les cours internationales existent. Comme dans la Rome antique les droits des citoyens américains sont désormais plus importants que les droits des citoyens d’un pays Lambda, un manifeste, qui traduit la volonté pernicieuse d’asservissement des peuples du restant du monde. Et pire dans un contexte de guerre incessante au sein de l’establishment politique occidental, on ne peut qu’aboutir à l’autocratie comme le prédit les les sciences sociales et l’histoire du monde depuis la Rome antique.

Alors que le cadre légal international est manifestement torpillé, il serait impératif que des nations du monde se dotent d’un cadre légal qui protège leurs citoyens contre les exactions des autocraties déguisées en démocraties, il y va de la souveraineté des Etats qui elle aussi est mise à mal par les velléités d’un ordre mondial Etats-Uniens. Un père qui ne peut pas protéger ses enfants perd forcement le respect qui lui est du.

Hubert Marlin

Journaliste