Flashmag Digizine Edition Issue 103 March 2020 | Page 23

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Je suis si reconnaissante. Si je voulais vraiment changer quelque chose, ce serait mauvais. Comme penser que Dieu ne sait pas ce qu'il fait, vous savez… Je suis très confiante que Dieu a toujours un plan. Si je ne sais pas quelle heure il est, Dieu sait. Je pense que tout va bien, je ne peux pas me plaindre du tout. Je me sens bénie pour les hauts et les bas. Peut être encore plus bénie pour les bas, car ils vous aident beaucoup, à grandir. Vous savez le type d'erreur que vous ne voulez pas refaire.

J'ai lu quelque part que lorsque les gens sont en difficulté ils sont très créatifs ?

C'est vrai, certains des plus grands films sont inspirés des épreuves difficiles, de la douleur. Je crois que vous pouvez transformer la douleur en quelque chose de beau, je pense que nous sommes les plus beaux, car nous sommes vulnérables. Pourquoi ? parce que nous sommes honnêtes… quand vous êtes à terre, vous êtes à terre ; vous n'essayez pas de le cacher. Lorsqu’on est dans la mouise, nous savons tous à quoi cela ressemble.

Avec Royal votre nouvel album, sorti le 31 janvier 2020, en l'écoutant, on a le sentiment que c'est une visite guidée de votre carrière. Tout y est, votre influence des ballades françaises, reggae, pop, rock, folk, soul et autres sont là. Avec cet opus, pensez-vous avoir atteint un autre niveau ? ou est-ce simplement un moyen de vous réintroduire ? Une espèce de feuille de route de votre musique qui présente tous vos arrêts principaux pour que les gens puissent continuer à vous suivre dans cette aventure ?

Ce disque n’est pas une manière de parler de moi. Je pense que, j'ai été simplement le navire portant ce type d’enregistrement. Je traversais une dépression quand j'ai écrit ce disque. Je sais que j'ai dû vivre quelques émotions pour arriver à produire ce type de disque. C’est simplement moi en tant qu’agent de la lumière. J'ai fait ce qu'il fallait faire. Quand j'étais en studio, j'ai ressenti une présence, j'ai ressenti Dieu. Je sais que Dieu a été avec moi pour me protéger toutes ces années dans ma vie. Parfois, vous vous déconnectez à cause de difficultés et autres. Parfois, des choses qui sont censées vous rapprocher de Dieu, vous éloignent de lui. Le truc avec ce disque, c'est que l'idée était de reprendre les chansons de mes premiers disques. J'ai appelé mon manager et je lui ai dit que je ne voulais pas enregistrer. J'étais préoccupée, je pensais à ce que les gens penseraient de moi si je devais faire ce genre de disques. Comme, ok, elle essaie juste de remonter dans le train de ses vieux succès … Je ne voulais pas faire ça. Chanter « Down on my knees » toute la nuit. Pour moi, il était important de faire un disque avec un nouveau message. Une nouvelle énergie. J'étais reconnaissante, juste d'être en studio. Il n'y avait aucun ego impliqué, ce n'est pas seulement un album d'Ayo. C’est un disque qui appartient à tous les grands musiciens avec qui j’étais en studio.

Tout le monde a apporté ses couleurs, c'est une expérience incroyable, quelque chose que je ne peux pas expliquer… dans le studio, nous avons tous ressenti une présence. Nous pensions tous que cela était au-delà de nous, plus puissant que nous. Cela a apporté de la lumière dans ma vie, et j'avais besoin de cette lumière à cet instant précis. J'étais dans le noir… et qu'est-ce que la lumière ? Dieu est lumière, et je ne veux parler d'aucune religion. Peu importe que vous soyez chrétien, bouddhiste, musulman ou autre. Tout ce que vous avez à faire, c'est de croire. Croire en Dieu. Dieu est amour. Vous décidez quel chemin vous voulez prendre ; peu importe votre religion. La religion existe juste pour vous rapprocher de votre spiritualité. Ce n'est pas censé être quelque chose qui vous déconnectera du collectif. Comment peut-on parler de one love, si nous sommes séparés par des croyances ? Tu sais j’aime bien Jésus ; Je pense qu'il est cool ; il est très inspirant, j'ai lu la Bible. Mais la religion ne doit pas nous séparer. Je veux aimer et respecter les autres dans leurs choix, malgré la peur et la ségrégation.

Il y a quelques années, vous vous êtes exprimé sur le fait d'être célèbre et comment, lorsque vous avez déménagé à New York, vous avez eu la pression de rester concentré. Et cela vous a conduit presqu’à la dépression. Maintenant, des années après, ressentez-vous toujours la même pression ?

Pas presque, mais à la dépression ; mais cela n'a rien à voir avec ma musique, mais ma vie personnelle. Les décisions que je devais prendre, les choix que je devais faire. Il n'y avait aucun moyen de les contourner. Par exemple, j'étais aux États-Unis. Et ma fille n'a pas pu venir à cause de la politique de Donald Trump sur l'immigration. Et c'était une situation bizarre alors que mon fils qui a un nom qui sonne américain s'est fait délivrer sa green card moi et ma fille avec un nom à consonance nigériane, Ogun Makin, à ce jour, nous n'avons pas de cartes vertes. Et après qu'ils m'ont envoyé une lettre disant que leur décision n'a rien à voir avec mon nom.

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