FdT Mai | Page 41

jusqu’à 5.000 dinars de frais de location d’une salle de fête. Cela permet aussi de se lâcher sur la déco et les lumières. - Commander des petits gâteaux et des pâtés en vrac. Préparer une douzaine de litres de limonade fraîche. Compléter le reste à droite et à gauche revient toujours beaucoup moins cher que passer une commande pour un mariage auprès d’un traiteur, dont les factures excèdent facilement les 4.000 dinars pour environ 400 invités. - Faire soi-même les invitations est l’idéal. Les concevoir en monochrome avec un bon ami graphiste et les imprimer sur une petite imprimante maison sur un papier épais de la couleur qu’on préfère. On trouve sur internet des techniques de pliage assez pratiques. C’est carrément un jeu d’enfant qui, mine de rien, nous fait épargner quelque 500 dinars, voire plus. - Au salon de beauté, ne pas dire que c’est son mariage réduit facilement la note au dixième de son prix… Les coiffeurs le pressentent souvent mais ils n’ont qu’à ne pas nous taxer systématiquement parce qu’on se marie. Entre 85 dinars pour coiffure et maquillage si on se rend au mariage d’une copine et 1.500 dinars pour la même chose (en plus de se faire traiter comme une poupée de cire) parce qu’on se marie… il faut faire un choix. - Chercher un photographe dans la famille ou l’entourage peut alléger la facture. Solliciter ses amis et invités à exploiter leurs dons d’«Instagrammeurs» et créer un hashtag qui regroupe les publications peut être un bon plan complémentaire aussi. - Pour la fameuse robe de mariée, autant s’y prendre à l’avance et la commander de l’étranger, cela coûtera la moitié des frais de sa location en pleine saison. Pour environ 200 euros, on a l’embarras du choix entre la mode et le vintage et surtout, cela évite de voir la petite sœur attendre devant la chambre d’hôtel pour récupérer le colis et le rendre à son propriétaire le lendemain à la première heure. Et puis, il y a ceux qui se ruinent et se rétractent la veille… Il suffit de faire un tour sur les sites d’annonces pour dénicher des occasions de salons, machines à laver, chambres à coucher, cuisinières, tous dans l’emballage. Nous avons pu rencontrer Saber, 35 ans, un jeune homme qui vendait son voyage de noces, 5 jours en Malaisie pour deux personnes… Il avait acheté un voucher auprès d’une agence de voyages lors d’une promotion tentante. Plus la date approchait, plus il diminuait le prix. Il en était presque au tiers du prix d’achat…. Il vendait aussi la chambre à coucher qu’il ne supportait déjà plus. Pour le reste du mobilier, il a pu s’en accommoder et caser quelques trucs à gauche et à droite. La plus grosse perte pour lui, ce sera finalement la location d’un appartement qui a fait office d’entrepôt pendant un an et demi sans jamais y habiter. Il l’avait même repeint et décoré. Il a fallu par ailleurs récupérer les bijoux de famille qui représentaient une dot qui n’était plus d’actualité désormais. Parce qu’en plus de l’esprit d’entrepreneuriat, il faut aussi maîtriser la diplomatie. Le mariage, la plus vieille institution, a toujours été une affaire de famille, une entreprise qui concerne bien plus que les deux personnes que cela engage réellement. Et dans tous ces méandres économico-politiques, on oublie les raisons principales d’union de deux personnes à moyen ou long terme. On oublie l’entente, la complicité et l’amour. On les oublie ou on en parle peu. Au-delà de la formule «montre-moi ta poche, je te dirai qui tu épouseras», l’amour reste l’affaire de deux personnes qui se suffisent à elles-mêmes et qui souvent n’ont nul besoin du papier qui atteste de l’approbation des institutions légiférant leur amour et leur droit à la procréation. Vivre ensemble c’est aussi construire ensemble, alors si tout n’est pas prêt et impeccable à la veille de l’union sacrée, il faut vraiment se dire que ce n’est absolument pas grave, bien au contraire. Les jeunes amoureux n’auront pas moins de toute une vie pour faire les choses à leur aise, sans se bousculer, et ce, en dépit de ce que pensent toutes les belles-mères du monde, car faire des choses ensemble permet aussi de partager des émotions que les gens qui n’ont jamais cohabité ensemble ne connaissent pas encore.  Linda Meganem 43