jusqu’à 5.000 dinars de frais de location d’une
salle de fête. Cela permet aussi de se lâcher sur
la déco et les lumières.
- Commander des petits gâteaux et des pâtés
en vrac. Préparer une douzaine de litres de
limonade fraîche. Compléter le reste à droite
et à gauche revient toujours beaucoup moins
cher que passer une commande pour un mariage auprès d’un traiteur, dont les factures
excèdent facilement les 4.000 dinars pour
environ 400 invités.
- Faire soi-même les invitations est l’idéal. Les
concevoir en monochrome avec un bon ami
graphiste et les imprimer sur une petite imprimante maison sur un papier épais de la couleur qu’on préfère. On trouve sur internet des
techniques de pliage assez pratiques. C’est carrément un jeu d’enfant qui, mine de rien, nous
fait épargner quelque 500 dinars, voire plus.
- Au salon de beauté, ne pas dire que c’est son
mariage réduit facilement la note au dixième
de son prix… Les coiffeurs le pressentent souvent mais ils n’ont qu’à ne pas nous taxer systématiquement parce qu’on se marie. Entre
85 dinars pour coiffure et maquillage si on se
rend au mariage d’une copine et 1.500 dinars
pour la même chose (en plus de se faire traiter comme une poupée de cire) parce qu’on se
marie… il faut faire un choix.
- Chercher un photographe dans la famille
ou l’entourage peut alléger la facture. Solliciter ses amis et invités à exploiter leurs dons
d’«Instagrammeurs» et créer un hashtag qui
regroupe les publications peut être un bon
plan complémentaire aussi.
- Pour la fameuse robe de mariée, autant s’y
prendre à l’avance et la commander de l’étranger, cela coûtera la moitié des frais de sa location en pleine saison. Pour environ 200 euros,
on a l’embarras du choix entre la mode et le
vintage et surtout, cela évite de voir la petite
sœur attendre devant la chambre d’hôtel pour
récupérer le colis et le rendre à son propriétaire
le lendemain à la première heure.
Et puis, il y a ceux qui se ruinent et se rétractent
la veille…
Il suffit de faire un tour sur les sites d’annonces pour dénicher des occasions de salons,
machines à laver, chambres à coucher, cuisinières, tous dans l’emballage. Nous avons pu
rencontrer Saber, 35 ans, un jeune homme
qui vendait son voyage de noces, 5 jours en
Malaisie pour deux personnes… Il avait acheté
un voucher auprès d’une agence de voyages
lors d’une promotion tentante. Plus la date
approchait, plus il diminuait le prix. Il en était
presque au tiers du prix d’achat…. Il vendait
aussi la chambre à coucher qu’il ne supportait
déjà plus. Pour le reste du mobilier, il a pu s’en accommoder et
caser quelques trucs à gauche
et à droite. La plus grosse perte
pour lui, ce sera finalement la
location d’un appartement qui
a fait office d’entrepôt pendant
un an et demi sans jamais y
habiter. Il l’avait même repeint
et décoré. Il a fallu par ailleurs
récupérer les bijoux de famille
qui représentaient une dot qui
n’était plus d’actualité désormais. Parce qu’en plus de l’esprit
d’entrepreneuriat, il faut aussi
maîtriser la diplomatie.
Le mariage, la plus vieille institution, a toujours été une affaire de famille,
une entreprise qui concerne bien plus que les
deux personnes que cela engage réellement. Et
dans tous ces méandres économico-politiques,
on oublie les raisons principales d’union de
deux personnes à moyen ou long terme. On
oublie l’entente, la complicité et l’amour. On
les oublie ou on en parle peu. Au-delà de la
formule «montre-moi ta poche, je te dirai qui
tu épouseras», l’amour reste l’affaire de deux
personnes qui se suffisent à elles-mêmes et qui
souvent n’ont nul besoin du papier qui atteste
de l’approbation des institutions légiférant
leur amour et leur droit à la procréation.
Vivre ensemble c’est aussi construire ensemble,
alors si tout n’est pas prêt et impeccable à la
veille de l’union sacrée, il faut vraiment se dire
que ce n’est absolument pas grave, bien au
contraire. Les jeunes amoureux n’auront pas
moins de toute une vie pour faire les choses à
leur aise, sans se bousculer, et ce, en dépit de ce
que pensent toutes les belles-mères du monde,
car faire des choses ensemble permet aussi de
partager des émotions que les gens qui n’ont
jamais cohabité ensemble ne connaissent pas
encore.
Linda Meganem
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