FdT Mai | Page 21

Egalité et parité dans la fonction publique Le Dialogue des femmes initié il y a deux ans par l’ONG Search For Common Ground vient de prendre fin. Il a rassemblé des femmes engagées en politique de tous bords et de toutes les régions. Ces femmes ont réussi à dépasser leurs différences pour agir sur leurs points communs. Le principal résultat porte sur la revendication de l’égalité et de la parité dans la fonction publique. Ainsi ont-elles déposé à l’ARP des propositions pour la révision de la loi 83-112 du 12 décembre 1983 sur le statut général des personnels de l’Etat, des collectivités locales et des établissements publics à caractère administratif, afin qu’elle soit conforme à l’article 46 de la Constitution qui oblige l’Etat à garantir «l’égalité des chances entre l’homme et la femme à assumer les différentes responsabilités et dans tous les domaines». Si les statistiques 2014 montrent que les filles représentent 67% du total des diplômés de l’université tunisienne, la présence de femmes dans la fonction publique est seulement de 37%. L’écart s’accentue dans la haute administration: les femmes ne représentent que 4% des secrétaires généraux des départements ministériels, 23% des directeurs généraux, 22% des directeurs, 27% des sous-directeurs et 32% des chefs de service. De nombreuses études démontrent que l’évolution de la carrière d’un employé est déterminée avant l’âge de 35 ans. Cet âge coïncide pour les femmes avec la période de procréation. Les années qu’elles consacrent à l’éducation de leurs enfants les handicapent par rappo rt à leurs homologues masculins pour gravir les échelons de la hiérarchie. Or, la loi 83-112 ne prend pas en considération les périodes que consacrent les femmes à leurs enfants. D’où l’urgence de réviser au moins trois dispositions de cette loi: 1) En levant l’ambiguïté de l’article 11 qui énonce le principe de non-discrimination mais traite de la nature des fonctions qui peuvent constituer des exceptions. Le Dialogue des femmes demande une déclaration de principe de non-discrimination non équivoque et absolue et l’introduction d’un quota de 50% au profit des femmes dans tous les postes de décision. 2) En révisant l’article 28 qui gère la promotion du fonctionnaire. Actuellement, il ne prend pas en compte les périodes d’inactivité des femmes causées par l’enfantement et l’éducation des enfants. L’objectif est de les prendre en considération dans l’établissement de la liste d’aptitude à une promotion. 3) Enfin, en rendant l’article 70 –qui permet la mise en disponibilité pendant deux ou quatre ans pour permettre aux parents de se consacrer à l’éducation de leurs enfants– applicable aussi bien au père qu’à la mère. En permettant que l’intéressé(e) continue de bénéficier de la promotion et de l’avancement et que cette période d’inactivité soit prise en compte pour le calcul de la retraite. Ghriba 2015 Un pèlerinage sous haute protection L’ambiance à Djerba est légèrement différente la semaine du pèlerinage. Outre l’atmosphère conviviale et festive, le dispositif de sécurité ne passe pas inaperçu. Cette année, le pèlerinage aura eu lieu sous haute protection… mais aura quand même eu lieu, et c’est le plus important. Démarré le 6 mai, le pèlerinage s’est passé dans le calme et la cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence des ministres du Tourisme, Salma Elloumi, de la Culture, Latifa Lakhdar, et des Affaires religieuses, Othmen Batikh. Comme à l’accoutumée, le pèlerinage s’est déroulé dans les deux lieux habituels: la synagogue, lieu de prières, et l’oukala, lieu de festivités et de logement des pèlerins les plus pauvres. La Ghriba est l’événement religieux et culturel qui marque le mois de mai. De sa réussite découle l’image de paix et de sécurité véhiculée par le pays. Et le bilan est positif: juifs et musulmans ont réussi à faire passer le bon message. 23