En couverture
Myriam El Ferjani
&
Kaouthar Ben Hania
#MaadechWa7dek! «Vous n’êtes plus seule!» C’est le slogan de la campagne de
sensibilisation en Tunisie qui sera lancée le 22 novembre et qui s’inscrira dans le
cadre de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes,
célébrée le 25 novembre de chaque année. Cette campagne vise à mieux faire
connaître la loi, votée récemment, de la lutte contre la violence faite aux femmes et
à veiller à l’appliquer. 16 jours d’activisme seront menés pour dénoncer toutes les
formes de violences faites aux femmes qu’elles soient sexuelles, physiques, verbales
Wicem Dakhlaoui
ou économiques et pour qu’elles soient nommées, reconnues en tant que telles et
dénoncées.
Ces actions sont à encourager fortement et à renouveler régulièrement car tant que
l'éducation citoyenne, le système judiciaire, la formation des corps de police, la prise
en charge et l'accompagnement de la part de l'Etat et des organisations de la société
civile ne seront pas efficients, la question restera toujours d'actualité. Et sans aucun
doute, l'évolution des mentalités en dépend également.
Par ailleurs, il a été clairement démontré que les crises sociales et économiques
accentuent les effets de phallocratie. A croire que les femmes actives, du moins dans
la conscience collective, sont responsables de ces situations de crise et essentiellement
du chômage des hommes!
Aujourd'hui, notre pouvoir d’achat baisse de jour en jour, l’augmentation des
produits de consommation et des prix en général part en flèche, le dinar n'a jamais
autant dégringolé et le chômage est à son plus haut niveau. D'ailleurs, comprendre
le pourquoi et le comment de la situation économique actuelle fait l'objet de notre
dossier du mois.
Mais de là à établir une relation de cause à effet entre la crise économique du pays
et la recrudescence des violences faites aux femmes depuis quelques années, le pas
est malheureusement facile à franchir. Les chiffres sont éloquents et alarmants :
une enquête du CREDIF de 2016 a révélé qu'entre 2010 et 2015, près de 53% des
femmes ont été violentées dans l'espace public et que près de 8 femmes sur 10 ont
subi une violence sexuelle, dans le transport public en particulier.
Quoi qu'il en soit, la violence est tout simplement injustifiable et impardonnable et
on ne le répétera jamais assez : toute contrainte de genre est une violence.
Alors ... Tolérance zéro!
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