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psycho Le syndrome de l’imposteur ou le manque d’estime de soi Vous avez l’impression de ne pas être à votre place au travail, de ne pas mériter votre succès et vous avez toujours peur que votre supérieur ne s’aperçoive que finalement vous n’avez pas les compétences requises? Alors vous souffrez probablement du syndrome de l’imposteur. Défini en 1978 par deux psychologues américaines, le « syndrome de l’imposteur »  désigne une tendance à attribuer la réussite à des facteurs extérieurs plutôt qu’à ses propres compétences. Il entraine une forme maladive de doute sur ses propres capacités et la crainte constante d’être un jour démasqué. D’après de nombreuses recherches sur le sujet, ce mécanisme psychologique touche davantage les femmes que les hommes. Une étude publiée en 2004 a d’ailleurs révélé que de nombreuses femmes ayant fait des études de médecine finissent par abandonner ce domaine car elles ne se considèrent pas assez compétentes et ce, malgré un parcours très réussi. Le syndrome de l’imposteur est apparu comme l’une des principales raisons de cet abandon. Les symptômes Tout d’abord, il ne s’agit pas là d’une simple dévalorisation de soi. Ce trouble entraine des caractéristiques psychiques plus sérieuses comme l’anxiété, le sentiment de honte, la déprime, etc. Les personnes qui en souffrent ont généralement un bon parcours universitaire et sont bien insérées dans la vie professionnelle. Pourtant, elles se dénigrent en permanence en discréditant la qualité de leur travail ainsi que leurs compétences. Incapables de s’octroyer le mérite de leur réussite, ces personnes désignent la chance ou encore leurs proches comme unique raison de leur succès. Au sein de leur travail, ces individus sont persuadés d’être des «  imposteurs  ». Ils travaillent d’ailleurs sans relâche de peur que leurs collègues ne les démasquent. Pour nourrir et valider leurs sentiments, ils en arrivent même à s’auto-saboter. En effet, ils décident de faire le minimum d’efforts afin d’échouer par exemple à un examen et ainsi avoir la confirmation de leur incompétence. Il s’agit là de la stratégie de l’underdoing. Par ailleurs, le cas inverse existe. L’individu travaille de manière intense et en cas de réussite, il attribuera son succès à l’effort accompli et jamais à son talent ou potentiel. On parle de la stratégie d’overdoing. 78 En société, les victimes ne s’expriment pas beaucoup et évitent de donner leurs avis de peur d’être jugées comme incompétentes ou même de bêtes. Elles se comparent beaucoup aux autres afin de rajouter des défauts à leur liste. Face aux compliments, elles agissent d’une manière agressive et ont la conviction qu’il s’agit plutôt de moqueries. Comment s’en sortir ? Pour pouvoir guérir, il faut commencer par trouver la source de ce mal. Une éducation sévère, une ancienne relation toxique, un événement traumatisant, etc. Il faut connaitre l’origine pour pouvoir avancer. Un travail sur soi est ainsi obligatoire pour chasser les idées négatives et prendre conscience de ses qualités et de sa valeur. Réalisez que votre succès est avant tout le résultat de votre savoir, votre compétence et vos efforts. Pour booster votre confiance en vous, appliquez la méthode Coué. Elle consiste à se répéter quotidiennement des pensées positives comme par exemple  «  je suis douée dans ce que je fais  » ou «  je mérite mon nouveau poste ». Pour finir, n’hésitez pas à vous fixer des objectifs afin de vous prouver à vous-même que vous êtes capable d’accomplir énormément de choses contrairement à vos croyances. Neïla Yaakoubi.  Neïla Yaâkoubi 79