FdT Avril | Page 36

D o ss i e r Les sœurs Naddari, Samia (31 ans), Marwa (26 ans) et Dhekra (21 ans), s’ennuient ferme pendant ces vacances de la mi-février dans leur petite maison de Laarich, une banlieue de Kasserine à quelques encablures du mont Chaambi. Les aînées sont administratives dans des lycées, la dernière est étudiante. D’où la longue semaine de vacances égrenée entre zapping des chaînes arabes qui diffusent des feuilletons turcs ou libanais et les connexions sur Facebook. A Kasserine, il n’y a rien à faire, sauf peut-être le mardi, jour du souk algérien, pour chiner les nombreux étals de marchandise de contrebande. Des produits turcs ou chinois ramenés en Algérie par les trabendistes (terme consacré pour contrebandier chez nos voisins de l’ouest) et mis sur le marché tunisien par nos hommes de la contra, comme on appelle nos contrebandiers. Cet ennui, les trois sœurs le ressentent surtout depuis quatre ans avec l’apparition du terrorisme. Samia se souvient: «Cela a commencé par les mines qui explosaient sur le mont Chaambi. Au début, nous pensions que c’étaient des rebuts de l’époque coloniale mais quand les militaires ont commencé à y laisser leurs jambes, no \˜]