ETC. JOURNAL EDITIONS #3 | Page 80

Lorsque l’on mûrit et que l’on s’éduque en matière de style, nous nous rattachons souvent à des codes, à des modes qui nous guident. Nous expérimentons, nous suivons sans jamais vraiment créer. Il est très difficile d’innover. Comment imaginer révolutionner les codes alors que tout ou presque a déjà été proposé, inventé… Pour ma part, j’ai choisi de jouer avec les petites choses. Au cours de mon éducation stylistique je me suis documenté, j’ai cherché à apprendre, des personnages ultra charismatiques du passé. J’ai regardé en arrière pour essayer d’innover ou au moins de réinventer les mimiques stylistiques des figures qui m’ont inspirées. Je suis passé par plusieurs phases, j’ai acheté des Desert Boots pour me figurer que j’étais en quelque sorte l’héritier de Steve Mcqueen dans Bullit… J’ai chiné un costume en flanelle bleue à rayures pour marcher dans les pas de Serge Gainsbourg. Mais j’ai vite compris que si ces figures avaient marqué leur époque, ce n’était pas pour telle ou telle pièce de leur garde robe mais plutôt parce qu’elles ont su personnaliser ces pièces. Saviez vous que Steve Mcqueen faisait retoucher chacun de ses vêtements chez son tailleur ? Pas seulement ses costumes mais aussi ses chinos et ses tee-shirts. L’élégance tient à un détail. On comprend mieux pourquoi le « king of cool » avait l’air de respirer le confort qu’il soit en costume trois pièces ou en jean/ tee-shirt. 80 Gainsbourg, quant à lui, ne portait pas seulement de beaux vêtements, chaque détail était pensé, mais c’est surtout grâce à sa nonchalance que son goût du beau transparaissait et sublimait sa tenue. Le fait est que certains détails peuvent devenir une signature et c’est ce qui constitue selon moi un vrai premier pas pour atteindre la 81