Metaxourgeio c’est aussi un quartier qui se fait ravaler petit
à petit. Les promoteurs travaillent à changer l’image de ce
lieu plein de potentiel à leurs yeux. Pas cher et qui pourrait
le devenir tellement plus. Metaxourgeio commence à se
faire manger par les extrémités, s’invente un caractère très
mélangé où tout le monde se déguise, jette de la couleur et
reconnaît l’autre. Enfin, il y a encore là-dedans un peu de
vrai, et c’est le jeu, les populations changent, se regardent
et arrivent encore à se mélanger sympathiquement.
Metaxourgeio c’est malgré tout ces morceaux de rue
où il suffit de garder l’œil bien ouvert pour trouver
l’impensable. Des respirations magnifiques, des décors
oubliés, un caractère sain et vrai qui parle des grecs dans
ce qu’ils ont de plus profond. C’est particulier et pourtant
on y retrouve tout Athènes, son goût pour les petites
rues plantées de tout et de rien, sans autre concertation
que celle de l’habitant avec son voisin. Tous ces charmes
qui donnent ce caractère aléatoire et pourtant si global.
Tout ça pour dire que Metaxourgeio c’est plein de choses.
Ce travail photographique c’est un petit carnet
d’identités. Il parle à une certaine échelle de l’indicible,
de ce qui ne se dessine pas. On y retrouve beaucoup de
plans très serrés. Il fallait garder l’intimité, ne pas trop
en dire. Il fallait juste capturer les détails, les fragments
qui ne révélaient pas tout mais pouvaient parler pour
l’ensemble. Il fallait montrer tous ces détails sensibles,
tous ces éléments qui donneront au quartier une partie
de son caractère. C’est avec tous ces petits pas grandchose qu’un quartier se construit, et avec tous ces petits
pas grand-chose on ne le retrouvera pas ailleurs
.
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