La figure humaine est imparfaite chez toi,
et parfois même complètement absente.
Elle est fantomatique, presque angoissante.
Représenter l’humain est un problème pour
toi ?
Il y a quelques années la technique utilisée pour
représenter la chair était des touches de couleurs
en pâte, le tout formant une figure saisissable
mais pas réelle. Plus je prends conscience de
ce que je suis, plus je le représente vaporeux
et plus je pense que c’est la façon la plus vraie
de le représenter en ce moment, à cet instant.
L’humain, il a une âme. Je ne la maitrise pas. La
meilleure façon de représenter l’humain, ce serait
du feeling, de l’intuitif et pas du rationnel.
C’est là où tu as le plus de contraintes
intérieures mais c’est le détail qui attire l’œil
tout de suite. Cette figure humaine attire
l’œil et en même temps, elle est a bsente. Cela
donne quelque chose de fort à tes toiles. C’est
extrêmement touchant, cela laisse un espace
au spectateur pour rêver, imaginer, dialoguer
avec l’artiste, la toile, le personnage. C’est
anonyme. Cela devient universel.
Cela rejoint notre société d’aujourd’hui où les
identités sont supprimées, on est absent de
nos vies.
Tu dis « je me découvre ». C’est peut-être
parce que tu essaies de te connaître, de te
comprendre. Comment la peinture t’aide dans
cette quête ?
Je me demande comment matérialiser ce
pourcentage qui est vraiment moi, mais en tant
qu’artiste.
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