ETC. JOURNAL EDITIONS #2 | Page 35

La figure humaine est imparfaite chez toi, et parfois même complètement absente. Elle est fantomatique, presque angoissante. Représenter l’humain est un problème pour toi ? Il y a quelques années la technique utilisée pour représenter la chair était des touches de couleurs en pâte, le tout formant une figure saisissable mais pas réelle. Plus je prends conscience de ce que je suis, plus je le représente vaporeux et plus je pense que c’est la façon la plus vraie de le représenter en ce moment, à cet instant. L’humain, il a une âme. Je ne la maitrise pas. La meilleure façon de représenter l’humain, ce serait du feeling, de l’intuitif et pas du rationnel. C’est là où tu as le plus de contraintes intérieures mais c’est le détail qui attire l’œil tout de suite. Cette figure humaine attire l’œil et en même temps, elle est a bsente. Cela donne quelque chose de fort à tes toiles. C’est extrêmement touchant, cela laisse un espace au spectateur pour rêver, imaginer, dialoguer avec l’artiste, la toile, le personnage. C’est anonyme. Cela devient universel. Cela rejoint notre société d’aujourd’hui où les identités sont supprimées, on est absent de nos vies. Tu dis « je me découvre ». C’est peut-être parce que tu essaies de te connaître, de te comprendre. Comment la peinture t’aide dans cette quête ? Je me demande comment matérialiser ce pourcentage qui est vraiment moi, mais en tant qu’artiste. 35