ETC. JOURNAL EDITIONS #2 | Page 34

Tu parles d’ « empreinte », qu’est-ce que cela signifie ? J’essaie de faire un pont entre les empreintes. Un pont entre les choses qui existent et leur existence dans la toile. Une empreinte est involontaire, inconsciente. C’est une image qu’on n’a pas voulu créer personnellement mais qui est là. Des empreintes du hasard, comme un fusil qu’on laisse sur le mur pendant des années et qui laisse sa trace décolorée. C’est une image parfaite pour moi. J’aime quand une empreinte de quelque chose représente cette chose sans qu’il y ait eu de volonté. Ça cristallise des choses vraies. C’est ce que je souhaite montrer. Ta technique de scotch te permet de peindre par couches superposées. Cela ressemble aussi un peu à de la sérigraphie ? Oui, c’est assez proche. D’ailleurs, j’ai réalisé des sérigraphies d’un extrait d’un de mes tableaux, aux Pays-Bas. Qu’est-ce qui t’inspire ? J’ai l’impression que tu représentes assez facilement le végétal, l’objet, l’environnement, ce que l’homme a créé. Il est plus facile de s’approprier la Nature que l’Homme. Je cherche à représenter les choses dans leur essence, dans ce qu’elles sont et non à leur surface. Je m’inspire de mon environnement. Les choses de la vie, la terre, l’homme, la Nature. C’est vraiment ma base, des sujets qui sont toujours là. La Nature c’est un désordre organisé et cependant un parfait équilibre. C’est ce qui me plait et ce vers quoi j’aimerais que ma peinture tende. 34