ETC. JOURNAL EDITIONS #2 | Page 29

Je n’ai d’ailleurs pas eu une très bonne scolarité, je n’étais pas convaincu par les normes qu’on nous imposait. J’essaie donc de trouver des façons différentes pour m’exprimer; de ne pas peindre, de faire appel au hasard. Je cherche à dépasser la technique traditionnelle. Mais, en même temps, je me remets en permanence en question entre chaque toile. Comment es-tu arrivé à la peinture ? Par hasard. Je n’avais jamais peint jusqu’à mes 18 ans. J’ai toujours dessiné, quand même, mais je voulais faire une prépa éco. Finalement, je ne l’ai pas eue et j’ai intégré les ateliers de Sèvres. Là-bas, une fois par an, ils louent un théâtre et montrent les travaux des étudiants des années précédentes. J’y ai vu beaucoup de peintures et de très grands formats. J’ai eu envie d’essayer. Du jour au lendemain, j’ai pris du papier et des vieux pinceaux et j’ai fait ma première toile. Qu’est-ce qui est important dans ta peinture ? Je me suis donné des maximes comme bases de travail. Je peins des grands formats pour dépasser les limites et le formatage. J’utilise les trois couleurs primaires parce qu’on peut obtenir toutes les autres de cette façon. Je me sers d’outils de peintre en bâtiment (peinture bon marché, pinceaux de chant ier…). Je joue avec le support de la toile : je la plie, je la tourne, je l’agrafe, je la maltraite même. Et surtout, pendant la réalisation de mon travail, j’essaie de faire le moins de gestes possibles, de penser à l’unicité, à la cohérence finale. En fait, c’est le travail de préparation qui demande le plus d’énergie. 29