Je n’ai d’ailleurs pas eu une très bonne scolarité,
je n’étais pas convaincu par les normes qu’on nous
imposait. J’essaie donc de trouver des façons
différentes pour m’exprimer; de ne pas peindre,
de faire appel au hasard. Je cherche à dépasser la
technique traditionnelle. Mais, en même temps,
je me remets en permanence en question entre
chaque toile.
Comment es-tu arrivé à la peinture ?
Par hasard. Je n’avais jamais peint jusqu’à mes
18 ans. J’ai toujours dessiné, quand même, mais
je voulais faire une prépa éco. Finalement, je ne
l’ai pas eue et j’ai intégré les ateliers de Sèvres.
Là-bas, une fois par an, ils louent un théâtre et
montrent les travaux des étudiants des années
précédentes. J’y ai vu beaucoup de peintures et
de très grands formats. J’ai eu envie d’essayer.
Du jour au lendemain, j’ai pris du papier et des
vieux pinceaux et j’ai fait ma première toile.
Qu’est-ce qui est important dans ta peinture ?
Je me suis donné des maximes comme bases
de travail. Je peins des grands formats pour
dépasser les limites et le formatage. J’utilise les
trois couleurs primaires parce qu’on peut obtenir
toutes les autres de cette façon. Je me sers d’outils
de peintre en bâtiment (peinture bon marché,
pinceaux de chant ier…). Je joue avec le support
de la toile : je la plie, je la tourne, je l’agrafe, je la
maltraite même. Et surtout, pendant la réalisation
de mon travail, j’essaie de faire le moins de gestes
possibles, de penser à l’unicité, à la cohérence
finale. En fait, c’est le travail de préparation qui
demande le plus d’énergie.
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