ETC. JOURNAL EDITIONS #2 | Page 106

Au Moyen-Age, et même plus tard, le lien profond qui unit le sacré et le banquet perd de sa visibilité. Mais, n’oublions pas que la morale chrétienne joue un rôle fondamental dans la vie quotidienne des hommes pendant des siècles, et notamment via des vertus telles que la solidarité ou l’amour de son prochain. Elle influe ainsi sur la convivialité et le partage qui émanent naturellement du banquet. Au terme de cette réflexion, il apparaît que le banquet est un marqueur puissant de la civilisation. Il distingue l’homme qui vit en communauté de l’animal. C’est la convivialité qui fait de l’homme un animal social. Il ne s’assoit plus seulement pour manger mais surtout pour manger ensemble, selon des règles établies. Il distingue également l’homme des dieux car si les dieux s’invitent encore à la table des hommes, ces derniers en sont définitivement chassés. Le banquet constitue donc un élément fondamental de la civilisation humaine qui nous définit en tant qu’homme et structure la société. Il fait de nous l’héritier d’une tradition ancestrale. Une bonne raison de me laisser bercer par les conversations qui bourdonnent autour de moi. 106