Pas de fête sans divertissements ! Ils
participent de l’ambiance fastueuse
et conviviale. Ils occupent une place
importante dans l’entretien du lien
social. Contes, anecdotes, danses,
chants… Ils ne manquent pas et
constituent souvent la transmission
d’un savoir entre les générations ou
un rite de passage. Pensez à ce grandoncle qui raconte systématiquement
la même anecdote à chaque réunion
de famille… Les troubadours, les
ménestrels, les jongleurs, les mimes,
les joutes ou les parties de chasse
étaient, quant à eux, autant de
divertissements appréciés au MoyenAge.
L’opulence et le faste donneraient
ainsi au banquet les traits d’un rituel
créateur de confiance entre individus
d’une communauté. Même si les excès
qu’il engendre (ivresse, débauche…)
sont fermement réprouvés par
l’Eglise au fil des siècles, sa capacité
à renforcer les liens communautaires
le rende indispensable à la cohésion
de la société.
La politique et le calcul
Comme toujours, un convive se lève
pour porter un toast. Le calme qui
s’installe me sort de ma torpeur.
On lève son verre et on trinque
à l’occasion d’un événement
heureux, à la santé d’un invité ou à
l’occasion d’un vœu. Le toast, selon
la personne à qui il s’adresse, peut
être honorifique, respectueux ou
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pédagogique. Cette pratique est
particulièrement révélatrice des
liens entre les convives et de la place
de chacun au sein de ce microcosme.
Traces d’un passé où le banquet était
un lieu d’apaisement des conflits
sociaux.
Le repas reste l’un des moyens de
communication non verbale les
plus efficaces. Il crée et détruit les
relations d’amitié ou d’affaires,
marque les changements
d’alliances ou fait connaître
les décisions prises. Les
seigneurs médiévaux étaient
passés maitres dans l’art de
la mise en scène des liens de
pouvoir et les tables reflètent
la hiérarchie ainsi imposée.
Par exemple, l’échange de
cadeaux était une étape
incontournable du banquet
solennel médiéval. Dans
cette ambiance bon enfant, on
n’hésitait pas à parler affaires,
voire à résoudre les conflits
politiques. Dans une société où
les liens de confiance et humains
se révèlent fondamentaux, le
banquet se retrouve au cœur du
processus.
De même, pour l’homme
politique grec ou romain, il est
indispensable d’organiser des
banquets publics afin de se faire
connaître du peuple, de s’ancrer
dans l’élite des gouvernants
de la cité et peut-être aussi de