ETC. JOURNAL EDITIONS #2 | Page 102

Pas de fête sans divertissements ! Ils participent de l’ambiance fastueuse et conviviale. Ils occupent une place importante dans l’entretien du lien social. Contes, anecdotes, danses, chants… Ils ne manquent pas et constituent souvent la transmission d’un savoir entre les générations ou un rite de passage. Pensez à ce grandoncle qui raconte systématiquement la même anecdote à chaque réunion de famille… Les troubadours, les ménestrels, les jongleurs, les mimes, les joutes ou les parties de chasse étaient, quant à eux, autant de divertissements appréciés au MoyenAge. L’opulence et le faste donneraient ainsi au banquet les traits d’un rituel créateur de confiance entre individus d’une communauté. Même si les excès qu’il engendre (ivresse, débauche…) sont fermement réprouvés par l’Eglise au fil des siècles, sa capacité à renforcer les liens communautaires le rende indispensable à la cohésion de la société. La politique et le calcul Comme toujours, un convive se lève pour porter un toast. Le calme qui s’installe me sort de ma torpeur. On lève son verre et on trinque à l’occasion d’un événement heureux, à la santé d’un invité ou à l’occasion d’un vœu. Le toast, selon la personne à qui il s’adresse, peut être honorifique, respectueux ou 102 pédagogique. Cette pratique est particulièrement révélatrice des liens entre les convives et de la place de chacun au sein de ce microcosme. Traces d’un passé où le banquet était un lieu d’apaisement des conflits sociaux. Le repas reste l’un des moyens de communication non verbale les plus efficaces. Il crée et détruit les relations d’amitié ou d’affaires, marque les changements d’alliances ou fait connaître les décisions prises. Les seigneurs médiévaux étaient passés maitres dans l’art de la mise en scène des liens de pouvoir et les tables reflètent la hiérarchie ainsi imposée. Par exemple, l’échange de cadeaux était une étape incontournable du banquet solennel médiéval. Dans cette ambiance bon enfant, on n’hésitait pas à parler affaires, voire à résoudre les conflits politiques. Dans une société où les liens de confiance et humains se révèlent fondamentaux, le banquet se retrouve au cœur du processus. De même, pour l’homme politique grec ou romain, il est indispensable d’organiser des banquets publics afin de se faire connaître du peuple, de s’ancrer dans l’élite des gouvernants de la cité et peut-être aussi de