ETC. JOURNAL EDITIONS #1 | Page 37

Quelle est ta première expérience de la Terre ? Les jeux avec la terre. J’aimais jouer avec les insectes, regarder les petits insectes rouges – le gendarme. Et la bête à bon dieu aussi. Quel est le goût de la Terre ? Un goût déplaisant. Quelle est son odeur ? A Taouz (Azérbaïdjan), en été, tous les matins, il y avait des voitures qui lavaient les rues… Cette odeur de la propreté urbaine est mon odeur de la Terre. C’est aussi l’odeur des champs de pommes de terre à la fin de l’été. En hiver, c’est plutôt l’odeur de la neige, de la fraîcheur. L’air, en hiver, est plus pur et son odeur est plus agréable. Quelle est la forme de la Terre ? Sphérique. Que penses-tu de ta nouvelle Terre ? J’aime vraiment et sincèrement être là. Comme si j’étais née ici. C’est étrange comme sentiment. J’aime énormément la France, je ne sais pas pourquoi, c’est à l’intérieur de moi - quelque chose d’irraisonné. Il m’arrive parfois de me demander : « ne veux-tu pas retourner dans ton pays ? » Mais finalement, je n’ai pas de pays. Je suis nostalgique de l’école, de mon enfance, des amis mais pas de mon pays. Cela n’a jamais été chez moi là bas ni dans aucune des villes ou des pays où j’ai vécu avant mon arrivée ici. Je me sens chez moi en France. 37