ETC. JOURNAL EDITIONS #1 | Page 18

Le voyage pourrait commencer sur l’Altiplano bolivien. Ces hauts plateaux culminent à près de 5 000 mètres d’altitude. L’air y est rare. La faune et la flore s’en ressentent nettement. Chaque inspiration et chaque pas exigent un effort pour évoluer au milieu de ces paysages étranges, quasi-lunaires. La roche est omniprésente. Le vent est chargé de poussière. Le soleil a tanné la peau des fiers habitants de l’Altiplano. Au fil du voyage, les paysages se parent de couleurs inimaginables : une lagune rouge sang, une autre noir d’encre, un « salar » blanc de lait, des geysers gris souris… Les montagnes se succèdent les unes après les autres. Majestueuses, elles semblent se dresser jusqu’à l’infini. En continuant la route vers le Sud, on longe le désert d’Atacama, et les terres riches et verdoyantes argentines. La géographie des lieux bloque les nuages formés au-dessus de l’Océan Pacifique et rabattus par les vents. Cette particularité explique les différences climatiques considérables de chaque côté de la cordillère : alors que la côte chilienne est humide, le versant argentin est très ensoleillé et bénéficie du ruissellement des eaux claires des montagnes. Cette irrigation naturelle permet, de Salta à Mendoza, la culture de vignes dont le vin est très réputé. La neige émaille les hauts sommets. Entre Santiago et Mendoza, le Cerro Aconcagua, ce « colosse de 18