Le voyage pourrait commencer sur l’Altiplano bolivien.
Ces hauts plateaux culminent à près de 5 000 mètres
d’altitude. L’air y est rare. La faune et la flore s’en
ressentent nettement. Chaque inspiration et chaque
pas exigent un effort pour évoluer au milieu de ces
paysages étranges, quasi-lunaires. La roche est
omniprésente. Le vent est chargé de poussière. Le
soleil a tanné la peau des fiers habitants de l’Altiplano.
Au fil du voyage, les paysages se parent de couleurs
inimaginables : une lagune rouge sang, une autre
noir d’encre, un « salar » blanc de lait, des geysers gris
souris… Les montagnes se succèdent les unes après les
autres. Majestueuses, elles semblent se dresser jusqu’à
l’infini.
En continuant la route vers le Sud, on longe le désert
d’Atacama, et les terres riches et verdoyantes
argentines. La géographie des lieux bloque les nuages
formés au-dessus de l’Océan Pacifique et rabattus par
les vents. Cette particularité explique les différences
climatiques considérables de chaque côté de la
cordillère : alors que la côte chilienne est humide,
le versant argentin est très ensoleillé et bénéficie du
ruissellement des eaux claires des montagnes. Cette
irrigation naturelle permet, de Salta à Mendoza, la
culture de vignes dont le vin est très réputé.
La neige émaille les hauts sommets. Entre Santiago
et Mendoza, le Cerro Aconcagua, ce « colosse de
18